La capitale économique de la Côte d'Ivoire est menacée de catastrophe humanitaire. Depuis le début des combats le 31 mars, les quatre millions d'habitants survivent comme ils peuvent face aux coupures d'eau et d'électricité dans certains quartiers. Les vivres manquent et des cadavres sont abandonnés dans les rues.
Des zones entières d'Abidjan sont plongées dans l'anarchie et livrés aux pillages. Les hôpitaux sont débordés et les femmes enceintes ne savent plus où accoucher. les malades chroniques comme les dialysés ou les diabétiques restent prisonniers chez eux.
Dans ce chaos, les blessés sont aussi dans une situation très critique. Ils sont aussi obligés de se cacher par peur des représailles du camp adverse.
"Ils vont aller les assassiner"
Isidore, qui combat dans le camp pro-Ouattara, a dû se faire opérer clandestinement par un médecin. Atteint de trois balles par des miliciens pro-Gbagbo, il a refusé d'aller à l'hôpital où les pro-Gbabo sèmeraient la terreur, selon lui.
Il a finalement été accueilli par une habitante d'Abidjan qui s'est improvisée infirmière. "Nous ne sommes pas à l'abri. Il faut se cacher pour pouvoir se soigner, raconte Rose, qui a accueilli chez elle Isidore, au micro d'Europe 1. "S'ils apprennent qu'il y a des blessés dans une clinique, ils vont aller les assassiner", ajoute-t-elle.
Tous n'ont pas la chance d'Isidore. La plupart n'arrivent pas à sortir de chez eux et les blessures s'infectent.
Le Dr Salah de la mission MSF à Abidjan évoque le sort des blessés :
Les médicaments sont également devenus très difficiles d'accès. Le Dr Salah dispose d'un entrepôt où est stockée une tonne de médicaments. Mais ils sont impossibles à délivrer dans une ville en proie aux combats et à l'anarchie.