Chavez-Capriles : le jeu des 6 différences

Henrique Capriles Radonsky accueilli par la foule à Caracas.
Henrique Capriles Radonsky accueilli par la foule à Caracas. © Reuters
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Charles Carrasco , modifié à
PORTRAIT - Henrique Capriles Radonski joue la carte de "l'anti-chavisme" pour emporter l'élection.

L'un est de gauche, l'autre se dit "de centre gauche". Tous les deux sont évidemment catholiques et exaltent la patrie vénézuélienne dans leurs meetings. Et pourtant tout oppose, Hugo Chavez, qui brigue dimanche son quatrième mandat, à l'ancien gouverneur de l'État de Miranda, Henrique Capriles Radonski. Europe1.fr dresse le portrait de la figure montante du Venezuela.

• Barinas contre Caracas. Hugo Chavez, né dans le petit Etat pauvre de Barinas, a fait toutes ses classes militaires au Venezuela avant de faire de la politique. Son opposant a lui une trajectoire toute autre. Il descend d'une famille de migrants dont les grands-parents maternels, des Juifs polonais, sont morts au camp de Treblinka. Après le mariage de sa mère avec un riche entrepreneur, Henrique Capriles a vécu une jeunesse dorée dans une bonne école privée de Caracas avant de faire ses études de droit à l'Université catholique. Alors qu'Henrique Capriles est devenu le plus jeune président de la Chambre des députés de l'histoire du pays à seulement 26 ans, le premier fait d'armes de Chavez remonte à 1992 lorsqu'il tente un coup d'Etat.

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• "David contre Goliath". Comme il le dit lui-même, Chavez est "le peuple". Il n'a donc besoin de personne pour l'emporter si ce n'est du puissant parti qu'il dirige, le PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela). Et les sondages lui donnent raison. La demi-douzaine d'instituts vénézuéliens donne majoritairement le président sortant en tête des intentions de vote, mais son opposant fait des progrès et deux organismes voient même Henrique Capriles légèrement devant Hugo Chavez.

Face à celui qui est pouvoir depuis treize ans, Capriles voit dans cette course à la présidentielle le combat de "David contre Goliath". "David a gagné. Et David est ici, avec vous," a-t-il affirmé lors d'un meeting Si Capriles n'a pas encore gagné la "guerre", il a réussi à se faire une place au sein de l'opposition en unifiant 23 minuscules partis politiques derrière lui.

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• Bolivar contre Lula. Politiquement, Chavez est le candidat de la gauche radicale. A son arrivée au pouvoir, il a lancé la "révolution socialiste du 21e siècle" sous l'égide de Simon Bolivar, le libérateur de l'Amérique du Sud. De l'autre côté, son adversaire, engagé sous l'étique de "Primero justicia" récuse d'être à politiquement à droite même s'il a déjà remporté une élection dans un parti opposé de l'échiquier politique. Henrique Capriles se définit de "centre-gauche" et a pour modèle, un autre ex-dirigeant de l'Amérique latine : "Lula" l'ancien président du Brésil. Une "ombre" qui lui porte chance puisque jusqu'ici, il n'a jamais perdu une élection.

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• Un quadra contre un homme malade. Alors que l'état de santé d'Hugo Chavez, 58 ans, qui dit être totalement guéri de son cancer, reste l'objet des plus sérieux doutes pour les Vénézuéliens, Henrique Capriles a lui tenté de mettre en avant sa jeunesse et sa forme physique. Face caméras, celui qu'on surnomme "El Flaquito" ("le petit gars"), 40 ans, n'hésite pas à se livrer régulièrement à des parties de basket dans les trois ou quatre villes qu'il traverse chaque jour. Lors de ses meetings, il la joue décontracté avec casquette, chemises à manches courtes boutonnées qui tranche avec le costume et le béret militaire de l'actuel homme fort du pays, fortement diminué ces derniers mois par la maladie.

• La violence contre la réconciliation. Si cette élection est la plus incertaine pour Hugo Chavez, le clivage politique entre les opposants et les pro-chavistes n'a jamais été aussi fort au Venezuela. Le camp de Capriles accuse Chavez de mener une campagne inéquitable en monopolisant les médias d'Etat, et de permettre à ses partisans de se laisser aller à la violence, en particulier après le meurtre par balles de trois partisans du candidat de l'opposition, samedi lors d'un rassemblement à Barinas. Capriles se pose en candidat de la réconciliation, quitte même parfois à s'ériger en défenseur de la révolution bolivarienne. Il jure ainsi qu'il ne touchera pas aux "missions", ces programmes sociaux mis en place par l'actuel président pour les plus démunis. Chavez assure qu'il s'agit du candidat de "la droite" et de "l'impérialisme".

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• Les amis de mon ennemi ne sont pas mes amis. S'il est élu le 7 octobre prochain, nul doute que la diplomatie de la région sera bouleversée. Henrique Capriles Radonski a d'ores et déjà assuré qu'il réorienterait  les relations de son pays avec les alliés de l'actuel président Hugo Chavez : "qu'avons-nous de commun avec l'Iran, mis à part la production de pétrole ? Ou avec la Biélorussie?", s'est demandé le candidat. "Son président n'est-il pas un dictateur? Dites-le moi! Nous avons honoré à deux reprises Kadhafi. Est-ce que ce sont les relations dont veulent les Vénézuéliens ? Non!", s'est-il exclamé. L'opposant numéro un prévoit également de mettre un bémol à ses relations avec Cuba, son allié indéfectible et la Russie, à qui le Venezuela achète chaque année plusieurs milliards de dollars d'armes.