Avant même leur sortie de la mine San José, les 33 mineurs chiliens ont reçu des propositions, cadeaux ou indemnités. De quoi voir venir en attendant de se reconstruire une nouvelle vie qui ne sera peut-être pas si rose.
Les petits cadeaux
Du côté des petits cadeaux, les mineurs auront le choix entre plusieurs activités "détente" : deux places de stade pour aller voir un match de Manchester United ou encore du Real Madrid, une croisière dans les îles grecques pour eux et leur famille, un Ipod avec dédicace du patron d’Apple Steve Jobs.
Une star de la télé-réalité chilienne, Adriana Barrientos, leur a même proposé un strip-tease gratuit.
Devenus des stars médiatiques, les "33" ont les cartes en main pour faire payer très cher leurs témoignages. D’abord dans les médias. Selon le quotidien canadien Globe and Mail, des chaînes de télévisions seraient prêtes à mettre près de 300.000 euros sur la table pour une interview exclusive.
Déjà des espèces sonnantes et trébuchantes
Les miraculés peuvent aussi compter sur les recettes du film Les "33", tourné par le réalisateur chilien Rodrigo Ortuzar et qui devrait sortir au deuxième semestre 2012. Le cinéaste a déjà assuré que les recettes iraient à une fondation veillant à l'avenir des fils des mineurs. Et Hollywood serait déjà sur le coup pour racheter les droits.
En attendant, les mineurs peuvent profiter de la générosité du millionnaire chilien Leonardo Farkas. L’entrepreneur a déjà versé à chaque famille de mineurs l'équivalent de 7.000 euros et s’est engagé à leur verser à terme environ 700.000 euros.
De retour dans la mine ?
Mais, sur le plan professionnel, les mineurs vont devoir se reconstruire. A l'exception des plus âgés qui devraient pouvoir partir à la retraite, les autres vont devoir retrouver un emploi. Très dangereux, le travail dans les mines était en contrepartie bien payé, trois fois supérieur au salaire moyen chilien. D'où la tentation de retourner sous terre, qui a déjà été exprimée par certains.
Seule certitude dans l'immédiat : les miraculés ne retourneront pas dans la mine de San José. Pour des raisons financières et de sécurité, celle-ci ne rouvrira pas. Le gouvernement chilien n’a cessé de répéter qu’il veillerait au reclassement de ses héros. Mais rien n'est en fait assuré. Un bras-de-fer va s'engager devant la justice entre les mineurs et leurs anciens employeurs. En jeu : le montant des indemnités qu'ils pourraient percevoir.