Un éboulement, et leur vie a basculé. Il y a un an, le jeudi 5 août, dans la soirée, 33 mineurs se sont fait piéger à 700 mètres sous terre par un glissement de terrain. Privés de lumière, de contact extérieur et limités en vivres, ils n’ont été retrouvés que 17 jours plus tard grâce à une sonde.
Mais les mineurs ont dû attendre en tout 69 jours avant de revoir la lumière du soleil le 13 octobre. Retour sur les premiers jours d’un événement qui a été suivi dans le monde entier, et qui a rassemblé le peuple chilien.
Premier jour, l’angoisse
"Il existe un refuge habilité pour 35 personnes, avec de l’eau, des aliments et des vêtements, mais on ne sait pas avec certitude s’ils se trouvent effectivement dans ce lieu. Le contact n’a pu être établi avec les prisonniers, et on ne connaît pas leur état de santé". Le vendredi matin, le Bureau national des situations d’urgence (Onemi) a présenté la situation sans perdre confiance.
Très vite, une réunion technique a évalué "les alternatives les plus sûres pour les secours", en attendant qu’un contact soit noué avec les mineurs. L’inquiétude grandit dans les familles, impatientes d’avoir des nouvelles. "J'ai mon fils là-dedans, et on attend qu'on nous dise quelque chose, mais nous ne savons pas dans quel état ils sont".
Au fond, une organisation millimétrée
Au fond, sous la coupe de Luis Urzoa, les mineurs se sont rapidement organisés. Trois heures après l’éboulement, la poussière s’estompe et les 32 chiliens et le Boliviens peuvent enfin juger de la situation. A chaud, plusieurs options sont tentées pour sortir vite. "Certains ont peut-être fait des choses qui n’étaient pas les meilleures", jugera Don Lucho – son surnom à la mine – à sa sortie, "mais on a su garder la raison".
"Je connais l'angoisse d'être au fond" :
"Je connais l’angoisse d’être au fond"par Europe1frTopographe de formation et devenu très tôt chef de famille, Luis Urzoa a pris les choses en main avec assurance. Il a commencé par dessiner et planifier l’occupation du long tronçon d’1,5 km de galerie et de la pièce de 35m2 dont ils disposaient sous terre.
Urzoa : "J’ai un peu flanché"
Et a pris soin de "ses" 32 mineurs. "De temps en temps, j’ai un peu flanché, mais j’ai toujours eu assez de force pour leur parler, leur expliquer ce qu’il se passait", a avoué à sa sortie Don Lucho qui rationnait aussi les vivres.
La tête sur les épaules, le chef de la tribu souterraine a briefé ses camarades pour réagir correctement à l’arrivée de la sonde. En vain. "On avait tous un protocole établi pour le jour du premier contact, mais tout a été oublié, ils voulaient tous embrasser la foreuse", a-t-il expliqué.
Et si seul le message "Nous allons bien, les 33 mineurs", est parvenu en haut, Urzoa raconte que ses camarades ont pourtant accroché une quantité d’autres messages. "Envoyez à manger", "j’ai faim", etc.
Premier contact avec l’extérieur
Après deux semaines et demie d’attente un premier contact est noué avec l’extérieur. Le dimanche 22 août, Sebastian Pinera, le président chilien, annonce officiellement que les mineurs sont "vivants". Le président tend pour preuve un bout de papier griffonné au stylo rouge.
Lors de son entretien avec le président, Luis Urzoa lui demande "que tout le Chili fasse l’effort nécessaire pour qu’on puisse nous sortir de cet enfer". Mission réussie 42 jours plus tard, soit 69 jours au total.
Un proche "angoisse avant leur sortie :
Chili : la difficile attente des famillespar Europe1frDurant toute cette période, les Chiliens se sont montrés unis derrière leurs mineurs. 800 membres des familles des mineurs, pour la plupart restées tout le temps de recherches, célébreront comme il se doit leur sortie… devant des caméras du monde entier.
Les premières images de leur sortie :