ACTU. Faut-il craindre une pandémie ? Trois nouveaux cas de grippe aviaire H7N9 ont été signalés dimanche dans l'est de la Chine, portant à six morts sur 21 personnes contaminées le bilan de cet épisode épidémique. Jusqu'à récemment, cette souche grippale ne s'était pas transmise à l'homme.
Shanghai particulièrement touchée. Dix des 18 personnes contaminées ont été déclarées à Shanghai, dont quatre sont décédées. Deux nouveaux cas avaient été annoncés samedi, puis deux à nouveau ce dimanche. Le virus H7N9 a été retrouvé dans des pigeons.
Pigeons voyageurs interdits. La ville de Shanghai a interdit les courses de pigeons voyageurs et la vente d'oiseaux d'agrément. La troisième personne nouvellement infectée est un homme âgé de 55 ans travaillant dans un élevage de poulets de la province de l'Anhui, a indiqué l'agence de presse officielle Chine Nouvelle. Le ministère chinois de l’Éducation a par ailleurs appelé les établissements scolaires à "protéger la santé" des élèves en leur apprenant l'importance de se laver les mains et en assurant l'hygiène dans les cantines. La télévision a montré des opérations de désinfection des salles de classe à Shanghai avant le retour des écoliers ce dimanche après les congés associés à la fête des morts. Au zoo de Shanghai, les volières ont été fermées et la vente d'oiseaux sauvages comme animaux d'agrément a été interdite.
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Le reste de la Chine sur ses gardes. Nankin, la capitale de la province du Jiangsu, a annoncé samedi la fermeture de tous ses marchés aux volailles et la suspension provisoire du commerce des oiseaux vivants dans toute la municipalité, qui compte plus de 8 millions d'habitants. Cinq personnes ayant contracté le virus H7N9, qui jusque là n'avait pas infecté l'être humain, sont actuellement hospitalisées à Nankin. A Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang où ont eu lieu les deux autres des six décès, les autorités ont ordonné des mesures similaires. Taïwan a déclaré deux cas suspects de H7N9 après le retour de voyageurs malades de Chine populaire. Les autorités attendent les conclusions définitives des examens, a précisé le Centre taïwanais pour le contrôle épidémiologique.
Pas de risque de pandémie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré dimanche qu'il n'y avait pas de "preuve" d'une transmission d'homme à homme de la souche H7N9 de l'influenza aviaire. Parmi les contaminations, celle d'un homme de Shanghai, mort des suites du virus, et dont les deux fils ont été hospitalisés, l'un d'entre eux décédant également. Les analyses sur les deux fils se sont révélées négatives au H7N9. "Ce foyer familial soulève la possibilité d'une transmission d'homme à homme, mais deux des cas au sein de ce foyer n'ont pas été confirmés par les analyses de laboratoire et il n'existe pas d'autre preuve d'une transmission continue interhumaine", a expliqué un responsable de l'OMS.
La grippe aviaire la plus commune, appelée H5N1, avait fait plus de 360 morts dans le monde entre 2003 et le 12 mars 2013, d'après l'OMS. La grippe H1N1, aussi appelée grippe porcine, s'était propagée de façon pandémique en 2009 et 2010, faisant au début plusieurs dizaines de morts au Mexique. Mais cette souche s'était finalement révélée moins mortelle à l'échelle de la planète que la plupart des grippes saisonnières.
L'élevage intensif sur la sellette. Dans un éditorial publié dimanche, le Global Times, qui reflète généralement les vues de Pékin, a fustigé l'agriculture "intensive" qui selon lui accroît le risque de pandémies et la transmission de virus de l'animal à l'homme. "Dans les régions côtières du Sud et de l'Est de la Chine, l'agriculture, et en particulier l'élevage, est devenue plus intensive et les populations sont également plus nombreuses", selon l'édition anglophone du journal.