Après les coptes assassinés en Libye, ceux crucifiés en Egypte, 90 nouveaux chrétiens d'Orient ont été enlevés par l'organisation de l'Etat islamique en Syrie mardi. De quoi susciter l'indignation de l'écrivain Jean d'Ormesson, venu dire toute son inquiétude mercredi matin au micro d'Europe 1.
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"Une mise en scène de l'horreur." Âgé de 89 ans, l'académicien estime qu'il y a un élément qui distingue les crimes commis par l'EI de ceux qu'il a pu observer sa vie durant : "Ce qui est frappant, c'est l'étalement de la cruauté. Nous avons connu des drames épouvantables, les camps de concentration en Allemagne, les goulags en Russie, mais au moins les coupables essayaient de cacher leurs crimes. Là, il y a une mise en scène de l'horreur."
Cette mise en scène, une spécialité développée par l'EI, choque au plus haut point l'homme de lettres : "Le massacre des coptes en Libye a été abominable avec une mise en scène qui ne manque pas d'un certain talent atroce. Vous avez des événements en Syrie, en Libye, en Afrique noire aussi, il y a une volonté de faire disparaître le christianisme dans cette région du monde. "
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"Génocide". Une horreur qui frappe donc en ce moment les chrétiens d'Orient, une communauté riche en histoire, comme le souligne Jean d'Ormesson : "Ils sont parmi les plus anciens chrétiens du monde, les chrétiens d'Irak sont presque des contemporains du Christ. Aujourd'hui, on peut dire que les communautés chrétiennes d'Irak sont génocidées."
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Face à ce drame, Jean d'Ormesson appelle à "prendre conscience" et à "crier son indignation". S'il n'est pas favorable à une action au sol menée seulement par la France, il espère qu'une force européenne ou américano-européenne puisse bientôt intervenir. Car, il ne veut pas l'oublier, "il faut toujours se battre contre la barbarie", surtout pour une communauté "qui doit se sentir oubliée du monde".