François Hollande juge "plus probable" qu’il n’y ait pas d’accord sur le budget 2014-2020.
Les divergences sont trop profondes. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ont décidé dans la nuit de jeudi à vendredi de suspendre leurs travaux sur le budget 2014-2020 jusqu’à vendredi midi. Ils doivent examiner une proposition de compromis d’Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen. Mais à Bruxelles, les dirigeants sont d’ores et déjà convaincus que le sommet s’oriente vers un échec. L'enjeu est pourtant de taille : le financement de l'Union européenne.
• Les dirigeants pessimistes. "Il est probable qu’il n’y aura pas d’accord à ce sommet", a ainsi lancé François Hollande. Donner "du temps au temps pour parvenir à un accord" sera "sans doute la position sage", a-t-il ajouté. Même son de cloche du côté de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui "pense que nous avancerons un peu, mais doute que nous parvenions à un accord". Dès son arrivée à Bruxelles, la chancelière avait jugé "possible" qu’il faille un nouveau sommet pour aboutir.
• Quel est le problème ? Le montant de l’enveloppe du budget communautaire pour les années 2014-2020 constitue la principale pierre d’achoppement. Sa répartition, ainsi que les "rabais" accordés à certains pays, comme le Royaume-Uni, posent aussi problème.
• Quelle alternative est proposée ? Dans son nouveau projet, Herman Van Rompuy maintient la proposition initiale de budget à 973 milliards d’euros, ce qui représente 1,01% du PIB européen, mais avec une nouvelle ventilation. La Politique agricole commune (PAC) se voit ainsi allouer 8 milliards d’euros supplémentaires. 10,6 milliards d’euros de plus iraient en outre à la politique de cohésion pour les pays les plus pauvres. Dans la première proposition, la PAC était amputée de 25,5 milliards d’euros, une coupe dénoncée comme "inacceptable" par les Français.
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• Qu'en pense la France ? Le nouveau compromis ne semble contenter personne. François Hollande a ainsi déclaré qu’il n’était "pas encore satisfait", estimant n’avoir été que "partiellement entendu". Les Britanniques, eux, sont furieux. "Il reste encore beaucoup à faire", a fustigé un diplomate.
• Le Royaume-Uni furieux. David Cameron, le Premier ministre britannique, a quitté le sommet sans faire la moindre déclaration. Il était arrivé avec l’intention de "négocier très durement" mais aurait toutefois un peu assoupli sa position lors d’un tête-à-tête avec Herman Van Rompuy. Soumis à une forte pression dans son pays, David Cameron souhaitait initialement ramener le budget à 886 milliards d’euros. Il aurait finalement accepté un budget à 930 milliards d’euros, un chiffre toutefois trop éloigné de celui d’Herman Van Rompuy pour qu’il soit accepté par les autres pays de l’Union européenne.