Tout le week-end, les Berlinois et les touristes ont pu suivre des dizaines d'événements pour commémorer les 25 ans de la chute du mur de Berlin. Clou du spectacle, des milliers de ballons blancs se sont envolés dimanche dans le ciel noir de Berlin le long de l'ancienne frontière.
Sous les vivats de centaines de milliers de spectateurs chaudement emmitouflés, quelque 7.000 ballons lumineux ont été largués un par un au son de l'Ode à la joie de Beethoven, final spectaculaire et émouvant d'un week-end de liesse dans la capitale allemande. "Nous sommes un peuple heureux!", a lancé le maire de Berlin Klaus Wowereit, à la Porte de Brandebourg. A ses côtés le dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev (troisième à gauche sur la photo) ovationné par le public car largement crédité d'avoir permis la réunification allemande.
Une marée humaine s'est déversée sur le centre de Berlin, bloquant la circulation de la Porte de Brandebourg au Potsdamer Platz, l'ancien no man's land devenu quartier d'immeubles futuristes.
A Checkpoint Charlie, l'un des anciens points de passage les plus célèbres entre Berlin-Est et Berlin-Ouest, une foule compacte était également présente pour commémorer un événement qui a sonné la fin de la Guerre froide. Certains se sont réunis le long des vestiges du mur, comme ici, près de l'East Side Gallery, à trois kilomètres de Checkpoint Charlie.
Au moment où débutait l'envol des ballons conçus comme une "Frontière de lumière" et symbolisant sur 15 km le Mur de Berlin qui faisait 155 km de long, l'orchestre dirigé par l'Israélo-Argentin Daniel Barenboim entamait l'Ode à la joie, hymne de l'Union européenne. Dans la foule, certains ne retenaient pas leurs larmes. Angela Merkel et son gouvernement faisait également parti du public.
La porte de Brandebourg a été illuminée du mot de "Liberté", pour célébrer la nuit du 9 au 10 novembre 1989, quand les points de passage entre l'Est et l'Ouest se sont ouverts, les gardes-frontières est-allemands étant débordés par la foule.
"La chute du Mur a montré que les rêves peuvent devenir réalité", a lancé dimanche la chancelière, en inaugurant dans la journée une nouvelle exposition au Mémorial du Mur. "Nous pouvons changer les choses en bien, c'est le message" qu'ont délivré à l'époque les centaines de milliers d'Allemands de l'Est descendus dans la rue pour réclamer plus de liberté par la seule force de leurs voix et de leurs bougies, a-t-elle ajouté. La chancelière, qui a vécu derrière le Rideau de fer avant d'entamer sa carrière politique après la chute du Mur, a jugé que ce message d'espoir s'adressait aujourd'hui aux peuples opprimés "en Ukraine, en Syrie, en Irak et partout où les libertés et les droits de l'homme sont menacés ou même foulés aux pieds".