Cinquième nuit de violences à Belfast

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avec agences , modifié à
En pleine période des défilés loyalistes, l’Irlande du Nord s’embrase une nouvelle fois.

L’INFO. Cocktails Molotov, voitures incendiées et barricades dressées : depuis vendredi, l’Est de Belfast semble avoir renoué avec les violences qui ont agité l’Irlande du Nord jusqu'aux années 90. Dans ce quartier majoritairement protestant et loyaliste, des policiers ont été attaqués à coups de pétards et un photographe français, dont l’identité n’a pas été divulguée, a été agressé. Le point sur ces émeutes qui surviennent à une période de l’année particulièrement sensible.

Des émeutes violentes. Dans la nuit de mardi à mercredi, au moins sept voitures ont été volées et incendiées à Belfast-est, selon un journaliste de la BBC.

"Une voiture brûlée près d'Albertbridge Road, à Belfast-est. Aux dernières nouvelles, 7 voitures brûlées à Belfast la nuit dernière".

"Un meuble vole lors d'affrontements avec la police à Belfast".

Dès vendredi, la foule attaquait les forces de police avec des cocktails Molotov, des pétards, des briques et même… une épée. Une trentaine de policiers et un député ont été blessés. A Belfast-ouest, où vivent de nombreux catholiques, une statue de la vierge a carrément été retirée d’une église, vandalisée et placée sur un bûcher loyaliste pas encore allumé, avant d’être rendue, rapporte The Belfast Telegraph.

"Cette année, les imbéciles ajoutent la vierge Marie au bûcher de la haine".

La période des parades orangistes. Des accords de paix ont beau avoir été signés en 1998, des heurts entre catholiques et protestants éclatent tout de même régulièrement, particulièrement pendant l’été. Les marches protestantes organisées chaque année en Irlande du Nord culminent en effet avec la parade du 12 juillet. A cette date, les protestants célèbrent la victoire en 1690 du roi protestant Guillaume III d’Orange sur Jacques II, son rival catholique. Ces défilés sous haute tension, vus comme une provocation du côté catholique, donnent systématiquement lieu à des débordements. Un millier de policiers sont régulièrement  été envoyés en renfort à Belfast pour la période. Mais cette année, c’est une décision des autorités qui a mis le feu aux poudres : la police a en effet mis en place un barrage pour empêcher les protestants de traverser le quartier catholique d’Ardoyne, au nord de la ville.

 

"Sit-in de protestation sur Twadell Avenue, à Ardoyne".

La tonalité est donc un peu différente, comme le note The Belfast Telegraph, qui résume : "les émeutes semblent être un mélange de colère politique et de violences inter-religieuses, dans une atmosphère presque carnavalesque, avec beaucoup d’alcool".

Les parlementaires rappelés. Le vice-président d’Irlande du Nord, Martin McGuinness, catholique, a dénoncé les violences sur Twitter, jugeant "déplorable que des extrémistes loyalistes violents attaquent à nouveau la police et la communauté à Belfast".

Signe de la nervosité des autorités, les parlementaires d’Irlande du Nord ont été rappelés de leurs vacances d’été pour participer à une réunion d’urgence organisée prochainement.