L’accord est (enfin) signé. Après des jours d’intenses négociations à Doha, la présidence qatarie a annoncé, samedi, un accord au sur la lutte contre le changement climatique, donnant naissance à l'acte II de Kyoto. Mais que contient vraiment cet accord, dénoncé par les Russes ?
• L'acte II du protocole de Kyoto
C’est incontestablement la pièce maîtresse de l'accord négocié par plus de 190 pays dans la capitale qatarie. L'acte II de Kyoto, l’acte I expire le 31 décembre, engage désormais l'Union européenne, l'Australie et une dizaine d'autres pays industrialisés – qui représentent tous ensemble 15% des émissions globales de gaz à effet de serre (GES) dans le monde - à réduire leurs émissions d'ici 2020. Un bémol toutefois à cet accord : la Russie, le Japon et le Canada se sont retirés.
• Une aide financière aux pays du Sud
L’accord "presse" les pays développés à annoncer de nouvelles aides financières "quand les circonstances financières le permettront" et à soumettre au rendez-vous climat de 2013 à Varsovie "les informations sur leurs stratégies pour mobiliser des fonds afin d'arriver à 100 milliards de dollars par an d'ici 2020".
• Des réparations pour les pays du Sud touchés par le réchauffement
A Varsovie, où se tiendra la prochaine conférence sur le climat, en 2013, des "arrangements institutionnels, comme un mécanisme international, seront décidés pour s'occuper de la question des pertes et dommages liés aux impacts du changement climatique dans les pays en développement particulièrement vulnérables. Un sujet sensible qui a vu s’affronter les pays du Sud, qui s'estiment victimes des actions du Nord ayant déréglé le climat, et les Etats-Unis, qui craignent qu'un "mécanisme" ne mène un jour à des actions en justice et ne veulent pas débourser plus que ce qui a déjà été prévu dans les divers accords de l'ONU sur le climat.
• Un rendez-vous ambitieux pour 2015
Le consensus de Doha réaffirme l'ambition d'adopter "un protocole, un autre instrument juridique ou un accord ayant force juridique" à la conférence de l'ONU prévue en 2015 pour une entrée en vigueur en 2020, et rappelle l'objectif de parvenir à limiter la hausse de la température à +2°C.