L’interview. Bill Clinton en est persuadé : "le moment le plus prospère de l’Histoire est à venir". Invité d’Europe 1 soir mercredi, l’ancien président américain a exhorté les Français à "ne pas être trop pessimistes", louant l’intervention de Paris au Mali et saluant la taxe sur les billets d’avion, voulue par Jacques Chirac et qui sert à financer Unitaid, l’organisme de lutte contre le sida. Retour sur les principales déclarations de l’ancien locataire de la Maison-Blanche.
"Traiter 100% des malades" du sida. Bill Clinton, qui espérait faire "plus et mieux" dans la lutte contre le sida lorsqu’il était à la Maison-Blanche, a estimé que "nous avons les moyens de virtuellement éviter que qui que ce soit meure". "Mais pour éradiquer le sida, il va falloir développer soit un vaccin efficace, soit un traitement", a-t-il ajouté, martelant qu’il fallait "essayer de traiter 100% des malades".
L'interview de Bill Clinton :
Une taxe saluée. L’ex-président a aussi assuré que la taxe sur les billets d’avion, destinée à financer Unitaid, était "le début de ce qui sera un mouvement mondial dans les années à venir". Si les États-Unis ont refusé d’y participer, c’est "parce qu’ils pensaient que les programmes américains donnaient des contributions massives pour la lutte contre le sida". Interrogé sur le fait que les Français étaient doués pour créer des impôts, Bill Clinton a répondu par la négative, soulignant que la taxe sur les billets d'avion était "très faible" et y voyant même "la façon de faire pour l'avenir". "Je crois que les gens et le gouvernement français devraient avoir reçu beaucoup plus d'applaudissements", a-t-il encore lancé.
Une action "courageuse" au Mali. "Ce que vous avez fait au Mali était très courageux et très correct", a aussi affirmé Bill Clinton, saluant aussi "le rôle prépondérant" de la France en Libye. Tout en ajoutant : "je doute que tout le monde en France sache que vous avez sauvé plus de vie et l'avenir de très nombreuses personnes grâce à cette toute petite taxe sur les billets d'avion".
"Il ne faut pas être trop pessimistes". Rappelant qu'il avait soutenu la mise en place de l'euro, Bill Clinton a noté que la récession était "arrivée dix ans trop tôt". "Je crois que quand les taux d'intérêt sont plus bas que l'inflation, l'austérité ne fonctionne pas", a-t-il indiqué, notant : "vous n'avez pas une politique de banque centrale pour l'instant, qui fait ce que notre banque centrale a fait". L’ancien président s’est aussi lancé dans une tirade pour appeler les Français à l’optimisme. "Regardez les capacités technologiques, la productivité des Français, les ressources humaines insondables, vous avez beaucoup d’immigrants qui peuvent être perçus comme un sujet d'inquiétude alors qu'ils sont une force de travail importante", a-t-il énuméré. Pour lui, au XXIe siècle, le monde sera "compliqué". Mais "je pense que ce sera le moment le plus prospère de l'histoire du monde qui est à venir", a martelé Bill Clinton, posant toutefois une condition : que l’on "s'occupe du changement climatique dès que possible".