"Je suis très très heureuse d'être dans mon pays, (...) et de pouvoir retrouver ma famille". Libérée samedi par les autorités iraniennes, Clotilde Reiss a pu regagner la France dimanche après-midi. Nicolas Sarkozy l'a ensuite reçue, elle et sa famille, à l'Elysée. Elle a alors remercié le président d'avoir "défendu son innocence".
Le retour de Clotilde Reiss, retenue à Téhéran depuis près d'un an, clôt une affaire qui a empoisonné les relations franco-iraniennes, par ailleurs tendues par la question nucléaire.
Un jugement rendu samedi
La jeune Française a été autorisée à quitter l'Iran après un jugement rendu samedi. "La cour a condamné Clotilde Reiss à une amende de 300 millions de tomans (environ 230.000 euros) que j'ai déjà payée", avait alors précisé son avocat Me Mahdavi Sabet. Il a ajouté ne pas avoir fait appel de ce jugement, "proche d'un acquittement".
Echange de bons procédés ?
Ce verdict intervient une semaine après une décision de la justice française de refuser l'extradition vers les Etats-Unis d'un ingénieur iranien, Majid Kakavand, retenu en France depuis mars 2009.
Paris et Téhéran ont toujours officiellement démenti tout lien entre ces deux affaires, mais le président Ahmadinejad avait déclaré le 18 décembre que la solution de l'affaire Reiss dépendait "de l'attitude des dirigeants français". La France a accusé l'Iran d'avoir suggéré un échange.
Le gouvernement iranien, en se félicitant de la libération de Majid Kakavand, avait déclaré le 11 mai espérer une "décision rapide" de la justice concernant Clotilde Reiss.
Accusée de "complot"
Clotilde Reiss a été arrêtée en juillet à Téhéran. Elle est accusée de participation à un complot occidental visant à déstabiliser le gouvernement iranien après l'élection présidentielle du 12 juin qui a vu la réélection de Mahmoud Ahmadinejad pour un second mandat. Après avoir passé un mois et demi en prison, elle a été assignée à résidence à l'ambassade de France à Téhéran.