Cohn-Bendit contre "le Barroso bashing"

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INTERVIEW E1 - Pour faire bouger les choses au Conseil européen, il conseille à Hollande de "faire son Cameron".

L'INFO. "Faire porter le chapeau uniquement à Barroso est complètement idiot", a estimé Daniel Cohn-Bendit sur Europe1 samedi matin. Après une semaine marquée par une avalanche de critiques à l'encontre du président de la Commission européenne, l'eurodéputé juge que les torts sont partagés entre le gouvernement et l'Europe.

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S'en prendre à Barroso ? "Idiot". Daniel Cohn-Bendit refuse d'ajouter sa voix au concert de critiques contre le président conservateur de la Commission européenne qui est en fin de mandat. "Faire porter le chapeau uniquement à Barroso est complètement idiot", a estimé l'eurodéputé samedi matin dans l'émission d'Arlette Chabot C'est arrivé cette semaine. Ces derniers jours, plusieurs dirigeants socialistes se sont déchaînés contre le dirigeant européen, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, estimant notamment vendredi qu'il n'avait "rien fait de son mandat".

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Barroso, carburant du FN ? "Faut pas exagérer". "Montebourg et Barroso ont tort. Ce n'est pas un match nul, c'est match négatif", juge Daniel Cohn-Bendit. Cette semaine, Arnaud Montebourg a accusé le président de la Commission européenne d'être "le carburant" du Front national en France. Mais samedi matin, l'eurodéputé a balayé l'idée que Manuel Barroso avait quoi que ce soit à voir avec l'échec des socialistes à Villeneuve-sur-Lot : "le compte en banque en Suisse de Cahuzac, ce n'est pas le compte en banque de Barroso faut quand même pas exagérer!", a t-il tranché. "L'incapacité politique de l'Union européenne, et donc de tous les gouvernements européens, et l'incapacité de la Commission ont une responsabilité dans les difficultés des sociétés, des difficultés qui mènent, politiquement, vers des populismes", analyse-t-il.

"Nommer tous les responsables". Pour Daniel Cohn-Bendit les décisions prises vendredi lors du sommet européen contre le chômage des jeunes illustrent bien la responsabilité partagée de la Commission et des gouvernements européens. "Quand on met 7 ou 8 milliards pour deux ans pour 6 millions de jeunes au chômage aujourd'hui en Europe, c'est complètement insuffisant. On va dans la bonne direction mais on ne va pas jusqu'au bout", déplore-t-il avant de deviser : "les citoyens européens vont être déçus par ce que l'on ne met pas le paquet!" Selon lui, ce n'est pourtant pas après Barroso qu'il faut en avoir mais après "les gouvernements qui ont décidé du budget" et après "cette majorité de députés européens qui vont accepter ce budget insuffisant à Strasbourg la semaine prochaine". "Il faut nommer tous les responsables", estime-t-il.

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Hollande et Merkel au Conseil européen, 930*620

"Hollande doit faire son Cameron". Pour imposer une politique de croissance en Europe, François Hollande doit adopter, selon Daniel Cohn-Bendit, la même tactique que le Premier ministre David Cameron pour défendre les intérêts britanniques. "A partir du moment où il y a cette folie d'unanimité au Conseil européen, si François Hollande veut un rééquilibre il doit dire 'j'oppose mon veto', il doit 'faire son Cameron'".

"Faire bouger le Bouddha Merkel". Mais opposer son veto pour Hollande ne reviendrait-il pas à bousculer Merkel et à mettre en péril le couple franco-allemand ? "Vous savez le couple franco-allemand, c'est comme tous les couples qui dure depuis 40 ans : il se fait et se défait régulièrement", a balayé l'eurodéputé. Pour lui, tant qu'il n'y aura pas de force politique qui obligera Merkel à bouger, elle ne bougera pas : "Bouddha ne bouge que si on le bouge, sinon c'est : 'tout va très bien madame la marquise'", a t-il analysé.

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