Samedi, les forces de sécurité du Yemen ont arrêté une femme soupçonnée d’être impliquée dans l’envoi de colis piégés interceptés vendredi en Grande-Bretagne et à Dubaï, a annoncé une source locale. La suspecte a été arrêtée dans une maison, à Sanaa, la capitale du Yemen. Dimanche soir, elle a été relâchée. La condition de sa remise en liberté est qu'elle réponde à toute convocation, a indiqué un de ses proches.
D’après le chef de l’Etat yéménite, Ali Abdallah Saleh, cette femme aurait envoyé "les deux colis via les bureaux des deux compagnies à Sanaa".
"La femme arrêtée est une étudiante en médecine à l'université de Sanaa. Elle a été arrêtée en compagnie de sa mère dans la banlieue de Sanaa", avait précisé un responsable des services de sécurité sous couvert de l'anonymat. "Son père est un ingénieur dans le secteur du pétrole qui travaille dans une compagnie située dans la province de l'Hadramout", dans l'est du Yémen, avait-t-il ajouté. Il avait également ajouté que les services de sécurité yéménites auraient trouvé le numéro de téléphone portable de la femme sur les bordereaux des colis.
Les Etats-Unis demandent une collaboration
Peu avant l’annonce de cette arrestation, les Etats-Unis avaient demandé au Yemen une "coopération étroite" dans la lutte contre le terrorisme. Ce à quoi le pays a répondu positivement, tout en souhaitant éviter els ingérences : "Le Yemen réitère son engagement envers la communauté internationale à lutter contre le terrorisme", a déclaré, Ali Abdallah Saleh lors d’un point presse samedi soir.
"Mais nous ne permettrons à personne de s'ingérer dans nos affaires intérieures et nous combattrons le terrorisme par nos propres moyens et nos propres capacités", a-t-il ensuite lancé.
John Brennan, principal conseiller de Barack Obama, avait en effet insisté sur "la nécessité de travailler ensemble dans l'enquête en cours sur les événements des derniers jours". Il avait aussi rappelé que d'autres alliés internationaux comme l'Arabie saoudite ou la Grande-Bretagne étaient "prêts à aider à établir un Yemen plus stable et plus prospère afin d'entamer l'influence d'Al-Qaïda dans ce pays".
La France suspend le fret
Suite à l’alerte internationale consécutive à la découverte des deux colis piégés, la Direction générale de l’aviation civile (Dgac) a annoncé samedi avoir suspendu le fret aérien en provenance du Yemen vers la France. "Cette mesure est prise à titre conservatoire. Des consultations avec les ministères européens des Transports concernés sont engagées pour faire une évaluation commune de la situation et adapter, le cas échéant, ces mesures", a ajouté le communiqué.
L'annonce des deux colis piégés interceptés a pris un sens tout particulier à Paris, car les attentats déjoués portent l'empreinte d'Al-Qaïda, selon les enquêteurs. L'organisation terroriste, par la voix de son chef historique Oussama ben Laden avait adressé mercredi une mise en garde envers la France.