L’INFO. Cet aveu est une première. La guérilla colombienne des Farc a admis mardi sa part de responsabilité concernant les victimes du conflit armé qui a fait quelque 600.000 morts depuis 1964 dans le pays. Ce mea culpa intervient alors que des négociations sont en cours depuis novembre 2012, et un mois après que le président Juan Manuel Santos a officiellement reconnu la responsabilité de l’État dans les "graves violations" des droits de l’Homme commises dans le cadre de ce conflit sanglant.
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"Des douleurs causées à partir de nos rangs". C’est Pablo Catatumbo, l’un des délégués des Forces armées révolutionnaires de Colombie qui a fait cet aveu à La Havane, où se tiennent les négociations. "Sans aucun doute, il y a également eu des cruautés et des douleurs causées à partir de nos propres rangs", a-t-il affirmé. "En effet, c’est bien la réalité, nous sommes une des parties au conflit", a-t-il ajouté, assurant : "c’est ainsi que nous devons admettre la nécessité d’aborder le thème des victimes, de leur identification et des dédommagements en toute loyauté à l’égard de la cause de la paix et de la réconciliation".
L’aveu de Santos. Ce mea culpa fait suite à un autre signe d'apaisement. Le 25 juillet, le président Juan Manuel Santos plaidait pour l’adoption d’un "Cadre juridique pour la paix" devant la Cour constitutionnelle. C’est là qu’il a admis que l’État colombien avait été "responsable, parfois par omission, parfois de manière directe, de graves violations des droits de l'homme et d'infractions au droit humanitaire international".
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L’Église pointée du doigt. La guérilla communiste, qui compte quelque 8.000 combattants, a aussi réitéré mardi son souhait de voir créer une commission internationale "vérité" pour enquêter sur "l’affrontement fratricide" qui a ensanglanté le pays pendant des décennies. "Cette commission, à notre avis, doit être formée immédiatement", a insisté Pablo Catatumbo. Le délégué des Farc a aussi invité "le pays tout entier à une journée de réflexion et de contrition", dénonçant au passage l’Église catholique de Colombie, "l’Église du régime", qui n’a selon lui "pas contribué toutes ces années à la réconciliation et à la paix".
En pourparlers depuis neuf mois. Les négociations entre la délégation du gouvernement et celle des Farc se poursuivent à Cuba. Depuis neuf mois, les deux parties ont réussi à se mettre d’accord sur le premier point à l’ordre du jour des discussions, et aussi le plus important : le développement rural. Les négociations portent actuellement sur la participation des Farc à la vie politique colombienne. Trois autres sujets seront ensuite mis sur la table : le trafic de drogue, les réparations aux victimes et l’abandon des armes.