Une première étape vers la libération de Roméo Langlois a peut-être été franchie dimanche. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont confirmé dimanche qu'elles détenaient le journaliste de France 24, capturé le 28 avril lors d'un accrochage avec l'armée dans la jungle du sud du pays et dans une vidéo YouTube postée dimanche, un guérillero affirme espérer une issue "rapide" à la situation. Filmé en pleine forêt devant une dizaine de compagnons, ce membre des Farc a confirmé le message du "Front 15" des Farc, l'unité ayant revendiqué la première la capture du Français, qualifié initialement de "prisonnier de guerre".
Mais les informations parues à la suite de sa disparition ont fini par convaincre les Farc que Roméo Langlois était bien "un journaliste", a admis le guérillero, qui s'est identifié comme Ancizar alias "Monazo", commandant d'escadron du "Front 15". "Nous avons conclu qu'effectivement il est Français, qu'il s'appelle Roméo Langlois, qu'il est journaliste. Avec cette information, nous espérons pouvoir résoudre rapidement cette impasse", a précisé le guérillero. "Monazo" a précisé que l'otage était légèrement blessé au bras mais a "été soigné et sa vie n'est pas en danger."
Le communiqué sur l'otage français débute à 1'50 :
Un responsable de l'armée colombienne a identifié de son côté l'auteur du message comme étant bien un rebelle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la principale guérilla qui compte encore 9.200 combattants, repliés dans les zones de montagne et de forêt, après un demi-siècle d'existence. "Oui, c'est un guérillero, c'est reconnu", a annoncé le général Javier Rey, commandant de l'aviation de l'armée colombienne, en précisant qu'il était toutefois répertorié comme un "terroriste normal" et non comme "un chef local".
L'intervention du guérillero a été filmée par des journalistes indépendants chilien Carlos Villalon et anglais Karl Penhaul, qui l'ont diffusée sur le site de vidéos en ligne Youtube. "La vidéo a été tournée dans une forêt du département de Caqueta", a précisé Carlos Villalon, correspondant en poste depuis onze ans en Colombie et auteur de nombreux reportage sur les Farc, notamment pour des chaînes américaines.
Les Farc ont découvert qu'il était journaliste
Le guérillero lui aurait confié que le concert médiatique et les réactions officielles suscitées par la disparition de Roméo Langlois avaient au début "complètement troublé" son unité. "Il m'a dit: réellement, nous n'avions pas cru toutes ces déclarations. Nous voulions faire une enquête plus approfondie", a rapporté le reporter chilien, lui-même ami de l'otage, qui assure avoir achevé de convaincre le guérillero de l'identité du journaliste français. En réaction à la vidéo, le général Alejandro Navas, commandant des forces militaires colombiennes, a appelé dimanche les Farc à "libérer immédiatement le journaliste qui faisait son métier".