L’attente dans un couloir de la prison. C’est loin de la salle d’audience de la Cour suprême du Mexique que Florence Cassez a vécu ses dernières heures de détenue. Pendant que ses avocats la représentent à la Cour suprême, la Française attend le verdict dans un couloir de la prison, en compagnie de son père et du consul de France. "C'était très bizarre, je n'ai pas réalisé ce qu'il se passait, a-t-elle confié. "M. le consul partait régulièrement téléphoner. Pendant une longue absence, j'ai entendu des cris, des hurlements de détenus. On se demandait ce qu'il se passait mais jamais je n'ai pensé que c'était pour ma libération. J'ai été la dernière au courant, en fait", a ajouté Florence Cassez lors de la conférence de presse organisée jeudi à Roissy, dès sa sortie de l'avion.
Les juges entrent en scène. A 13h40 mercredi, l’audience débute. Alors que Florence est dans la salle des visites de la prison avec son père, le reste de sa famille, en France, tente de rendre l’attente plus soutenable. Charlotte, sa mère, décide de s’entourer de tous ceux qui ont soutenu Florence au cours des dernières années et rejoint le comité de soutien de sa fille dans une brasserie du XIIe arrondissement de Paris. Sébastien, le frère de la Française, fait, quant à lui, le choix d’aller faire du sport pour ne pas subir cette interminable attente.
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Le coup de téléphone. A 13h45 (au Mexique), le consul général de France, Gérald Martin, s'adresse à Bernard Cassez, le père de Florence, et lui explique que la justice vient de trancher : Florence Cassez va être libérée. Trois juges sur cinq ont voté en ce sens. "Son père lui a fait un signe pour dire que c'était bon et là, elle n'a pas réalisé, puis elle s'est effondrée", a confié l'avocat de Florence Cassez, Frank Berton, au micro d'Europe 1, juste avant de monter dans l'avion qui ramène la Française à Paris. Une fois de retour sur le sol français, Florence Cassez résume son état d'esprit : "l'avion a atterri, mais moi pas encore".
Choquée, mutique mais heureuse. Florence Cassez mettra en effet quelques minutes à "digérer" ne serait-ce que la décision. Selon sa mère, Charlotte Cassez, Florence reste presque mutique lors de leur entretien téléphonique juste après l'annonce de la décision. "Elle a très peu parlé, j'ai senti qu'elle était très choquée, même si cette annonce est positive. Elle, dans la prison, n'a pas dû y croire. Il devait y avoir quelque part un blocage, la prise de conscience est lente, ce n'est pas automatique", a-t-elle analysé à chaud, jeudi matin, au micro de Bruce Toussaint. Frank Berton estime pour sa part qu'"elle sort aussi brutalement qu'elle a été mise en prison".
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Le départ du Mexique. Puis, à 18 heures (heure locale) le moment de la sortie est venu, celui de la vraie liberté. Florence Cassez quitte la prison de Tepepan, dans un véhicule rouge suivi d'un important cortège de voitures de la police de la ville de Mexico. Elle est emmenée en compagnie de son père et de son avocat, Frank Berton, à l’aéroport international de Mexico. Vers 22h, ils embarquent à bord d’un appareil Air France, qui s’envole pour Paris. Florence n’a alors qu’une priorité : dormir. Car la Française avait perdu le sommeil depuis plusieurs jours déjà.
Sur le sol français, enfin. L'avion dans lequel Florence Cassez a traversé l'Atlantique s'est posé à 13h41 en France. Le début d'un nouvel chapitre pour la Française qui n'a désormais qu'un souhait : "vivre". "Dès demain, je cherche du travail", a-t-elle lancé dans un grand fou rire en conférence de presse à Roissy. Auparavant, elle a serré son frère dans ses bras, et pris un bon quart d'heure pour s'enfermer en famille dans l'un des salons privés du pavillon d'honneur de l'aéroport.
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La France l’attendait. A peine sa libération annoncée, François Hollande a "salué la décision de la Cour suprême du Mexique", ajoutant, à l’attention de Florence Cassez : "je veux aussi lui dire qu'elle sera accueillie ici avec tout le soutien nécessaire. Outre sa famille, Florence Cassez a retrouvé Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères - qui la tutoie -, Frédéric Cuvilier, ministre des Transports et nordiste, comme la famille Cassez, et Jean-Luc Romero, président de son comité de soutien, sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.