Aux États-Unis, on appelle cela la "malédiction du second mandat". Avant Barack Obama, Richard Nixon, Ronald Reagan ou encore Bill Clinton ont dû faire face à des scandales, comme le Watergate ou l’affaire Lewinsky, qui ont terni leur second mandat. Le président américain se retrouve à son tour, moins de trois mois après sa seconde investiture, affaibli par non pas une, mais trois affaires distinctes. Trois scandales embarrassants, portant sur l’administration fiscale, l’attentat de Benghazi et l’espionnage de journalistes. Mercredi, Barack Obama a tenté de circonscrire ces incendies, sur tous les fronts.
> ZOOM : Scandales en série à la Maison-Blanche
Le patron du fisc limogé. Dans l’affaire de l’administration fiscale, qui a ciblé spécifiquement des groupes de l’ultra-droite "Tea Party" ayant fait des demandes de non-imposition, plutôt que des groupes de gauche, Barack Obama a affiché sa fermeté. Le président avait prévenu : "je ne tolèrerai pas ce genre de comportement". Un peu plus tard mercredi, il a indiqué que le directeur par intérim de l’Internal Revenue Service (IRS, l’administration fiscale américaine), Steven Miller, avait été limogé. Il a aussi promis la mise en place de "nouveaux garde-fous". Son ministre de la Justice, Eric Holder, a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête pour savoir si la loi a été enfreinte.
La gestion de cette crise par Barack Obama a même été saluée par l’une des voix les plus critiques dans cette affaire, le sénateur républicain Orrin Hatch, pour qui le départ de Steven Miller représente "une mesure positive et importante". En revanche, Reince Priebus, une autre figure des républicains, estime dans Politico que "cela ne suffit pas".
Des e-mails confidentiels publiés. Le pompier Obama a aussi tenté de contrer la polémique sur l’attentat de Benghazi, qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur en Libye, le 11 septembre 2012. Pour cela, ses services ont diffusé pas moins de cent pages de courriers électroniques échangés au sein de l’administration après l’attaque. Grâce à ces documents présentant des délibérations internes, portant sur les "éléments de langage" après les attaques, Barack Obama espère prouver sa bonne foi. Et contrer les républicains l’accusent d’avoir tenté d’édulcorer le caractère "terroriste" de l’attentat, en pleine campagne pour sa réélection.
Un projet de loi qui tombe à pic. Autre incendie à éteindre : celui provoqué par les révélations sur des saisies de relevés téléphoniques de l’agence Associated Press. L’administration Obama a justifié cette saisie mardi, dans le cadre d’une dépêche sur une opération de la CIA, un cas de force majeure qui "mettait les Américains en danger". Mais face à la controverse, la Maison-Blanche a tout de même annoncé mercredi la présentation au Sénat d’un projet de loi renforçant la protection des sources des journalistes. L’idée n’est pas nouvelle : Obama l’avait évoquée notamment pendant sa campagne de 2008. Un texte avait même été présenté en 2009 et le sénateur démocrate Chuck Schumer va en introduire une nouvelle version, explique le New York Times. Sauf que la version examinée en 2009 prévoyait des exceptions en cas d’affaires touchant à la sécurité nationale.
> A LIRE AUSSI : Des journalistes surveillés ?