Une Américaine avait posté un tweet de très mauvais goût avant de prendre l’avion. A son arrivée en Afrique du Sud, son message avait fait le tour du monde.
L’INFO. Il aura suffi de douze heures pour que son message fasse, malgré elle, le tour du monde. Juste avant de prendre l’avion pour l’Afrique du Sud, Justine Sacco, une Américaine travaillant dans les relations publiques, avait tweeté un message raciste qu’elle risque de regretter encore longtemps, dans lequel elle ironisait sur le sida. A son arrivée, la jeune femme avait perdu sa crédibilité et… son emploi. Retour sur un fiasco en 140 caractères et cinq actes.
Acte I : le tweet. Vendredi, Justine Sacco, la fille d’un magnat sud-africain des mines, se trouve à Londres, raconte le New York Times. Alors qu’elle s’apprête à prendre l’avion pour l’Afrique du Sud, elle tweete ce message, depuis l’aéroport de Heathrow: "Je pars pour l’Afrique. J’espère que je ne vais pas attraper le sida. Je plaisante, je suis blanche !".
Acte II : l’indignation. Après l’embarquement, elle éteint son téléphone portable, sans se douter de la tempête qu'elle vient de déclencher. Avec ses 200 followers sur Twitter, Justine Sacco est pourtant loin d’être une star du web, mais elle travaille tout de même comme responsable de la communication d’un groupe de médias, IAC. Pour une soi-disant experte en communication, ce tweet fait très mauvais genre. Des internautes repèrent son message et les commentaires fusent, accusant la jeune femme de racisme.
"Justine Sacco, tu es une raciste et une idiote. Je sens un licenciement arriver..."
Acte III : l’explosion. En l’espace de quelques heures, le nombre de followers de Justine Sacco explose. Pendant ce temps-là, la jeune femme est dans les airs, inconsciente de ce qui est en train de se passer. Ce que les internautes ne manquent pas de souligner avec le hashtag "#HasJustineLandedYet" ("Est-ce que Justine a atterri ?"). Des sites américains se saisissent de l’affaire et Buzzfeed publie une compilation des pires tweets de Justine Sacco en fouillant dans les archives. Des petits malins lancent l’adresse justinesacco.com, qui conduit vers… un site pour faire un don contre le sida. La compagnie aérienne Gogo air s’engouffre dans la brèche et tweete : "la prochaine fois que vous tweettez quelque chose de stupide avant de décoller, soyez sûr de prendre un vol Gogo air !"
Mais le coup de grâce est donné par l’employeur de la jeune femme, IAC, qui condamne le tweet dans un communiqué. "Malheureusement, l’employée en question n’est pas joignable puisqu’elle est en vol, mais il s’agit d’un problème sérieux et nous prendrons les mesures qui s’imposent".
Acte IV : la découverte. Après douze heures de vol, Justine Sacco atterrit enfin au Cap, rallume son portable et découvre l’ampleur des dégâts. Elle supprime aussitôt son tweet, mais bien trop tard. Justine Sacco supprime ensuite son compte Twitter, puis également ses comptes Facebook et Instagram, mais le mal est fait : IAC annonce son licenciement, après avoir retiré toute référence à la jeune femme sur son site.
Acte V : les excuses. Dimanche, Justine Sacco a tenté de se rattraper en publiant des excuses écrites, selon la chaîne américaine ABC News. "Les mots ne peuvent exprimer à quel point je suis désolée, et à quel point il est pour moi nécessaire de demander pardon aux Sud-Africains, que j’ai offensés avec un tweet déplacé et irréfléchi", déclare la jeune femme, qui dit aussi sa "honte". Et qui n’est probablement pas près de retrouver un emploi dans les relations publiques.
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