Nicolas Sarkozy a reçu lundi les parents de Florence Cassez et leur a promis une nouvelle fois son soutien. La Française, âgée de 36 ans, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour complicité d'enlèvements et de séquestrations, a vu son dernier recours rejeté jeudi dernier par la justice mexicaine. Le chef de l’Etat, qui s'est engagé depuis le début de l'affaire à faire son maximum pour rapatrier la jeune femme dans une prison française, a demandé lundi son transfèrement en France en application d'une convention internationale. Quelles sont les alternatives ? Que peut vraiment faire la France ? Europe1.fr fait le point.
Sur le plan judiciaire
Au Mexique, la Française a épuisé toutes les voies de recours internes. Ses avocats et ses proches estiment cependant que la procédure judiciaire a été entachée de nombreuses irrégularités. Les défenseurs de Florence Cassez ne peuvent rien faire qui pourrait changer la peine de prison de la jeune femme. Ils peuvent seulement attaquer le Mexique, en tant qu’Etat et saisir la Cour interaméricaine des droits de l'homme au Costa Rica.
Me Franck Berton, l’avocat de Florence Cassez, a confirmé lundi soir qu'il allait porter plainte auprès du procureur de la République de Paris contre Genaro Garcia Luna, le ministre mexicain de la sécurité publique soupçonné d’avoir fabriqué un dossier à charge contre la Française et d’avoir mis en scène son arrestation. Cette plainte pour faux et usage de faux en écriture publique et fabrication de preuves viserait aussi Luis Cardenas Palomino, ancien bras droit de Garcia Luna à la tête de l'Agence fédérale d'investigation mexicaine.
Autre option : la saisine par l’Etat français de la Cour Internationale de Justice de la Haye, compétente pour juger des différents entre Etats.
Sur le plan diplomatique
Paris a par ailleurs décidé lundi soir de maintenir l'année du Mexique en France, contrairement à ce que réclamait Charlotte Cassez, la mère de Florence Cassez. La jeune Française, qui clame son innocence depuis le début, avait précisé, que pour sa part, elle préférait qu'on "en profite pour parler de sa cause". Un appel entendu par Nicolas Sarkozy puisque le président de la République a précisé que l'année du Mexique en France lui serait dédiée.
Vendredi, la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, avait frappé fort diplomatiquement parlant, dénonçant un "déni de justice" et affirmant qu'elle ne participerait pas à l'année du Mexique en France, où doivent être organisés tout au long de 2011 expositions, événements culturels, scientifiques et économiques.