S’il y a bien un discours à ne pas rater, c’est celui-là : qu’il s’agisse des César français ou des Oscars américains, les discours de remerciement sont scrutés à la loupe. Aux États-Unis, Rebecca Rolfe, une étudiante de l’Institut de Technologie de Géorgie, s’est même penchée très sérieusement sur la question. Elle a en effet décortiqué les discours plus de 200 acteurs et réalisateurs aux Oscars pour un projet de recherche sur la gratitude humaine, raconte Time. Une étude riche d'enseignements. Petit mode d’emploi à l’usage des nommés aux César, avant la cérémonie de vendredi. Les autres pourront se contenter d’appliquer ces quelques préceptes devant leur miroir.
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Combien de temps faut-il parler ? Rebecca Rolfe, qui consacre un site entier à son sujet d’étude, a chronométré les discours des heureux élus. Depuis les années 60, la longueur moyenne des discours a augmenté, passant de 44 secondes à 1 minute 57 pour les hommes, et de 39 secondes à 1 minute 23 pour les femmes. Ceux qui sont préparés parlent plus longtemps : en moyenne un peu plus de 2 minutes pour ceux qui ont leurs notes. Mais d’autres n’hésitent pas à se lâcher, parlant pendant plus de 5 minutes, comme Adrien Brody, Oscar du meilleur acteur en 2002.
Qui remercier ? A vous de voir mais sachez-le : l’ordre des personnes à remercier est devenu quasi-protocolaire au fil des années. "Ils commencent tous par leur version du ‘je suis tellement heureux d’être ici’", explique Rebecca Rolfe. "Ensuite, ils parlent de leur film et des personnes avec qui ils ont travaillé, incluant parfois des collaborateurs sur d’autres films". Suivent ensuite l’équipe de promotion du film et, enfin, la famille.
Faut-il pleurer ? Chacun a en mémoire les larmes de Marion Cotillard recevant un Oscar pour son rôle d’Edith Piaf dans La Môme. Un passage obligé ? Pas forcément : seuls 21% des acteurs et des actrices éclatent en sanglot. Quant aux réalisateurs, ils ne sont que 3% à verser leur petite larme au moment de recevoir la précieuse statuette.
Comment tenir son trophée ? Un Oscar, et le problème est le même pour un César, c’est encombrant. Les hommes sont 26% à brandir la statuette à une main, au-dessus de la tête, contre 12% des femmes. La gent féminine préfère tenir la précieuse récompense avec les deux mains, "comme si c’était un bébé". En 1992, l’acteur Jack Palance a innové, note Rebecca Rolfe, puisqu’il s’était contenté de poser l’objet sur le pupitre pendant son discours.