Costa a signé un premier accord de dédommagement. Insuffisant, disent certains passagers.
Cet argent ne suffira sûrement pas à panser les plaies du traumatisme mais la compagnie propriétaire du Concordia et une association de passagers sont parvenues vendredi à un premier accord. Il prévoit un dédommagement forfaitaire de 11.000 euros par passager, plus les frais.
L'accord dispose en effet, outre le dédommagement de 11.000 euros par passager, y compris pour les enfants qui n'avaient pas payé de billets, un remboursement d'environ 3.000 euros par personne destiné à couvrir le prix du billet pour la croisière et les éventuels frais de transport ou médicaux.
Les blessés ne sont pas concernés
Cette indemnisation concerne "environ 3.000 passagers de 60 pays, dont quelque 900 Italiens. Nous estimons qu'environ 85% d'entre eux vont adhérer à cet accord", estime l'Adoc, l'une des associations de consommateurs italiens faisant partie du "comité des naufragés du Concordia" qui a négocié cet accord avec la direction de Costa Croisières, filiale de l'américain Carnival.
L'accord est "valide pour tous et pas seulement ceux qui décident de se porter en justice", souligne Carlo Pileri, président de l'Adoc. Il doit permettre à chaque passager d'obtenir le versement de la somme "dans la semaine qui suivra l'acceptation de l'accord, tant en Italie que dans le reste du monde, sans action légale et longs délais judiciaires". En revanche, ceux qui ont subi des blessures ou ont perdu des proches ne sont pas concernés, souligne l'association de consommateurs. Ces cas seront traités à part.
Plaintes françaises regroupées à Paris
Depuis la catastrophe, plusieurs associations ont annoncé leur intention de porter plainte contre la compagnie Costa, propriétaire du navire, et différents collectifs de victimes se sont constitués. En France, dont étaient originaires 452 passagers, toutes les plaintes déposées ont été regroupées jeudi au parquet de Paris. Certaines ont été déposées pour "non-assistance à personne en danger, mise en danger de la vie d'autrui, homicide involontaire et manquements aux consignes de sécurité".
"C'est un accord historique qui met un terme à une affaire dramatique. C'est un accord démocratique qui ne fait pas de distinction entre les catégories sociales ou les pays d'origine, il est valable dans le monde entier et Costa le diffusera dans toutes les langues", se réjouit le président de l'Adoc.
Une association refuse l'accord
Mais ce n'est pas de l'avis de tout le monde. Codacons, une autre association de consommateurs, a refusé de signer l'accord, et a recommandé aux passagers de ne pas l'accepter. Dans un courrier à Costa Croisière France, dont copie a été adressée, la Fédération nationale des victimes d'accidents collectifs (Fenvac) dit de son côté "regretter amèrement d’avoir appris par la presse ce matin (vendredi) et donc contrairement à ce qui avait été convenu, la proposition d’indemnisation faite par Costa".
Le Costa Concordia, transportant 4.229 personnes, dont un millier de membres d'équipage et plus de 3.200 touristes, a fait naufrage le 13 janvier après avoir heurté un rocher tout près de la petite île du Giglio, située dans un archipel toscan protégé. Le bilan provisoire s'établit à 16 morts et 16 disparus.