Ils se tiennent prêts. Les employés de la société néerlandaise Smit Salvage se préparent à démarrer les opérations de pompage du carburant contenu dans les soutes du Concordia, le paquebot échoué près des côtes de l’île de Giglio en Italie. Dix jours après le naufrage, le gouvernement italien a donné son feu vert à l’opération lundi, une activité jugée "absolument compatible" avec la poursuite des recherches de la vingtaine de personnes encore portées disparues. Les opérations préliminaires au pompage, effectuées par des plongeurs de la société néerlandaise, ont été lancées mardi matin.
Le pompage des 2.380 tonnes carburant contenu dans les réservoirs va donc enfin commencer, le navire étant "stable" et ne risquant pas de "glisser vers les hauts fonds". Les employés de Smit Salvage devraient commencer par les citernes externes. Le carburant, trop dense, devra être chauffé pour pouvoir être ensuite aspiré. En tout, le pompage devrait durer "28 jours sans interruption".
Une tache d’huile près du navire
Les autorités veulent éviter d’ajouter à la catastrophe humaine une catastrophe écologique dans cette zone située au sein d’un parc naturel. Outre le carburant, le Concordia renferme aussi divers produits, dont des détergents et des solvants qui commencent à se déverser dans la mer. Si cette pollution n’est pas jugée préoccupante par le gouvernement italien, une tache d’huile de 200 sur 300 mètres inquiète davantage.
Repérée lundi après-midi non loin du navire, elle doit encore être analysée pour déterminer la nature exacte de cette huile. Autour du paquebot, huit kilomètres de bouées absorbantes ont été installées pour éviter toute fuite au moment du pompage. Et à terre, 130 volontaires ont été formés pour pouvoir faire face à une hypothétique marée noire.
Démantèlement du Concordia
Une fois le pompage du carburant terminé, une nouvelle étape pourra alors démarrer pour le Concordia, celle du démantèlement. La société néerlandaise Euro-Demolition, qui achève actuellement le démantèlement du cargo TK Bremen, échoué en Bretagne, se prépare à être appelée.
La compagnie d’assurance n’a pas encore choisi qui démolira le bateau, mais Euro-Demolition a "déjà mis au point un plan pour le démolir directement là où il s’est échoué, à l’aide d’une barge [bateau à fond plat] capable de supporter notre grue géante". Une autre option consisterait à renflouer le navire pour pouvoir ensuite l’acheminer dans un port et procéder à son démantèlement.
Le chantier de démolition du TK Bremen, long de 109 mètres, est déjà énorme. Mais quelle que soit l’option retenue, celui du Concordia s’annonce encore plus gigantesque en raison des dimensions hors-normes du navire de 114.500 tonnes : long comme trois terrains de football (290 mètres), il est haut comme un immeuble de 20 étages (61 mètres).