Émotion. "Je pense que quand je verrai son visage, je n’y croirai pas". Kim Dong-Bin a 81 ans, dont 50 passées loin de sa sœur aînée restée vivre en Corée du Nord. Le vieil homme, parti de Sokcho hier soir, comme 81 de ses compatriotes sud-coréens, se demande s’il pourra "reconnaître immédiatement" celle dont il a été séparé par la guerre (1950-1953), conflit qui a depuis tracé une frontière infranchissable entre les deux Corées, séparées par une zone démilitarisée.
Négociations. Kim et ses compagnons de voyage ont justement eu le droit de franchir cette zone démilitarisée. Un privilège qui n’a été rendu possible qu’après de longues et âpres négociations entre Séoul et Pyongyang. Le régime nord-coréen n’avait plus autorisé de tels regroupements depuis 2010. La réunion aura lieu aujourd’hui à 15 heures.
Une génération qui part. Les heureux élus ont été tirés au sort parmi des milliers de candidats aux retrouvailles. Avant le départ, chacun a préparé un petit paquet contenant des produits introuvables en Corée du Nord, mais aussi des photos de famille. Sur les 125.000 Sud-Coréens qui ont demandé à participer à ces réunions depuis 1988, 57.00 sont décédés. Pour les autres, tous très âgés, le temps presse pour retrouver une dernière fois ces proches qu’ils ne peuvent approcher.