C’est un geste de défi à l'égard de la communauté internationale. La Corée du Nord a procédé mercredi à un tir de fusée qui marque une nouvelle étape dans le programme militaire du pays, malgré l’interdiction formelle de l’ONU.
• Une première condamnation mais...Mise à jour, 19h11 : le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné le tir de fusée effectué mercredi par la Corée du Nord. Maintenant, "les membres du Conseil de sécurité poursuivront leurs consultations pour définir une réponse appropriée". Les Etats-Unis ont réclamé une "réponse" internationale, a indiqué, pour sa part, l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice pour qui le lancement de cette fusée "fait plus que remettre en question" la participation de la Corée du Nord aux pourparlers à six sur l'arsenal nucléaire nord-coréen.
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• Les règles édictées par l’ONU. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté des résolutions en 2006 et 2009, après chaque test nucléaire suivant des tirs d’essai de missile ou de fusée. Ces résolutions, numérotées 1718 et 1874, interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique. Dans le détail, elles prévoient un embargo sur les programmes nucléaires et ceux "ayant trait aux missiles balistiques et autres armes de destruction massive". Ces résolutions contiennent aussi d’autres dispositions assez diverses, comme l’interdiction des exportations d’articles de luxe vers la Corée du Nord.
Le Conseil de sécurité y réclame aussi que la Corée du Nord revienne sur "son retrait du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires", que le pays a quitté en 2003. Des sanctions ciblées visent également un certain nombre de personnes et d’entités.
• Qu'en est-il du tir de mercredi ? La Corée estime avoir le droit de procéder à des lancements de satellites. Mais pour les Occidentaux, il s’agit seulement d’essais dont le but est de maîtriser la technologie de fusées balistiques à longue portée capable d’atteindre le territoire américain. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a dénoncé mercredi une "violation claire de la résolution 1874 dans laquelle le Conseil [de sécurité] demande à la Corée du Nord de ne pas procéder à des lancements utilisant la technologie de missiles balistiques".
• Les sanctions possibles. La Corée du Nord est déjà soumise à des sanctions, mais celles-ci pourraient se renforcer. Pour l’heure, la Corée du Nord subit un gel des avoirs de certaines personnes et organisations spécifiques, ainsi que l’interdiction d’importation du matériel qui pourrait servir à fabriquer des armes nucléaires ou des missiles.
Début décembre, le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud envisageaient de réclamer un renforcement des sanctions en cas de lancement d’une fusée par Pyongyang, note le quotidien japonais Asahi Shimbun. Les trois pays auraient l’intention de demander que les sanctions financières atteignent le même niveau que celles imposées à l’Iran. Parmi les pistes envisagées, des restrictions plus grandes sur les transactions financières et un gel plus large de certains comptes bancaires.