Ce n’est rien qu’une haute tour métallique. Certains Noëls, la Corée du Sud décide de la décorer de guirlande pour célébrer les fêtes. Mais cette construction de 20 mètres de haut est un des multiples symboles de la tension fratricide entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Mercredi, Séoul a annoncé son démantèlement.
La tour nargue le Nord. Il y a 43 ans, la Corée du Sud érige cette tour en haut d’une colline militaire, à environ trois kilomètres de la frontière entre les deux pays. Elle offre un parfait panorama sur ce qui se déroule sur le territoire ennemi, tandis que la dictature ne peut l’effacer de son horizon. Pyongyang avait plusieurs fois demandé de détruire cette tour, jusqu’à menacer de la bombarder.
En 2004, les deux Corées s’étaient accordées pour cesser les exercices de propagande officiels le long de leur ligne de démarcation. Le Sud s’était engagé à ne plus allumer cet "arbre de Noël". Les lâchers de tracts hostiles au régime nord-coréen au-dessus de la frontière avaient également cessé, de même que les messages de propagande par haut-parleur.
Mais en 2010, après un regain de tensions, Séoul a autorisé des groupes d’habitants à décorer la tour métallique. Une croix lumineuse avait été érigée à son sommet, faisant exploser la colère de la Corée du Nord athée. En 2011, après le décès de Kim Jong-Il, père de l’actuel dictateur, et en 2013, "l’arbre de Noël" est resté éteint.
Un accord de reprise du dialogue. Le ministère sud-coréen de la Défense a expliqué avoir démantelé l'objet du délit pour des raisons de sécurité. "La décision est sans rapport avec les relations intercoréennes", a assuré un porte-parole. "Le motif principal, c'est la sécurité", a-t-il ajouté, précisant que les travaux de démantèlement avaient commencé en août. "Il n'existe aucun projet de remplacement", a-t-il précisé. Récemment, un accord visant à la reprise d'un dialogue intercoréen de haut niveau a été conclu lors d'une visite surprise au Sud d'une délégation nord-coréenne.