Pour la communauté internationale, le décès du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il ouvre une période d'incertitude dans la région. Mais la mort du dictateur, qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis dix-sept ans, suscite également les espoirs de nombreux pays qui entrevoient des possibilités de changements pour le pays.
La Corée du Sud en état d’alerte
Dès l'annonce de la mort de Kim Jong-Il, la Corée du Sud a placé son armée en état d'alerte. Le président, Lee Myung-Bak a convoqué un Conseil de sécurité national. L'annonce de deux essais de missile à courte portée au large des côtes orientales ne devrait pas atténuer les craintes de ses voisins asiatiques.
Un danger
En premier lieu, c’est le Japon qui s’inquiète. Cette mort soudaine ne doit pas avoir "de conséquences négatives sur la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne", a pour sa part souligné le Premier ministre, Yoshihiko Noda.
Les Etats-Unis ont réagi avec prudence, insistant sur la "stabilité" de la région, mais se gardant de commenter sur le fond la disparition de l'un de leurs ennemis les plus acharnés et les plus imprévisibles. Le président, Barack Obama a réaffirmé l'engagement de Washington à assurer la sécurité de son allié, la Corée du Sud. La Maison Blanche a appelé Pyongyang à respecter ses obligations internationales, "notamment en agissant conformément à ses engagements vis-à-vis de la dénucléarisation". La Corée du Nord s'était officiellement retirée des pourparlers en avril 2009, un mois avant de procéder à un deuxième essai nucléaire
Beaucoup plus mesurée, l'ONU déclare vouloir continuer "d'aider le peuple de Corée du Nord après la mort de son dirigeant Kim Jong-Il". Selon le porte-parole des Nations unies, Farhan Haq, "le secrétaire général (Ban Ki-moon) réaffirme son engagement pour la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne".
Les condoléances
La Chine, un des rares alliés du régime communiste, a transmis ses "profondes condoléances" au peuple nord-coréen. Certains analystes s'attendant à ce que Pékin renforce son soutien à la Corée du Nord pour éviter une déstabilisation chez son voisin qui déboucherait sur un afflux de réfugiés.
En Iran, qui fut rangé par l'ex-président américain George Bush aux côtés de Pyongyang dans un "axe du mal", le président du Parlement à présenté ses condoléances. Même réaction du côté du président vénézuélien, Hugo Chavez ainsi que la présidence de Russie, où le défunt s'était rendu l'été dernier.
Un espoir pour la liberté
En France, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a exprimé l'espoir "qu'un jour le peuple de la Corée du Nord pourra retrouver sa liberté". "La mort d'un homme, ce n'est jamais réjouissant mais la souffrance d'un peuple m'attriste, c'est cela qui est important", a-t-il souligné. Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy a appelé le futur dirigeant du pays à s'engager pour "la paix et la stabilité".
Même la Birmanie, pourtant soupçonnée de liens avec Pyongyang notamment sur des programmes d'armement nucléaire, estime que "les choses peuvent changer" en Corée du Nord. "Nous ne connaissons pas bien son successeur, son fils. Mais nous pensons que les choses peuvent changer sous son mandat, notamment sa politique économique", a indiqué, un haut-responsable birman.