L'INFO. Une catastrophe s'ajoute à la catastrophe. Un plongeur est mort mardi en explorant l'épave du ferry sud-coréen. Les premiers éléments de l'enquête montrent que l'homme serait mort en raison d'une accumulation de négligence, dans la recherche des dernières victimes du naufrage, qui a fait plus de 300 morts et disparus.
Plusieurs incidents. Le plongeur de 53 ans a commencé à respirer avec difficulté vers 25 mètres de fond, a expliqué un porte-parole des garde-côtes. Il a perdu conscience et a été évacué. Mais une fois arrivé à l'hôpital, il a été déclaré mort.
Ce n'est pas le premier incendie dans l'épave du Sewol. Une dizaine de plongeurs participant aux efforts de récupération des corps, à une quarantaine de mètres de profondeur, ont connu des accidents de décompression.
La peine sera lourde. La présidente Park Geun-Hye a renouvelé ses excuses mardi en dénonçant les "comportements irresponsables" ayant conduit, selon elle, à l'accident. "En tant que présidente dont la mission est de protéger les vies, je ne sais comment exprimer mes condoléances aux familles dévastées. Je regrette et mon coeur est lourd de peine", a-t-elle déclaré. "L'appât du gain a primé sur les règles de sécurité et ces comportements irresponsables ont entraîné la perte de vies précieuses", a-t-elle ajouté en promettant un "châtiment sévère" pour les coupables.
Un excès de cargaison peut-être à l'origine du naufrage. Les 15 membres d'équipage survivants ont été arrêtés et placés en détention après avoir abandonné le navire alors que des centaines de passagers étaient pris au piège. Les procureurs chargés des investigations ont aussi arrêté trois cadres dirigeants de la compagnie de ferry, Chonghaejin Marine Co. Ils devront répondre de l'excès de cargaison du navire qui pourrait expliquer sa soudaine inclinaison et son naufrage.
Selon l'agence de presse Yonhap, citant les enquêteurs, le Sewol n'avait emporté que 580 tonnes d'eau de ballast, à peine 40% de la quantité nécessaire, afin de faire de la place pour du fret. L'équilibre du ferry était d'autant plus compromis que des cabines y avaient été illégalement ajoutées sur plusieurs ponts en 2012.
Les enquêteurs ont par ailleurs établi que l'équipage avait attendu 40 minutes après l'envoi d'un message de détresse pour avertir les passagers du danger de chavirement.Enfin selon le quotidien Hankyoreh Shinmun, les procédures de contrôle des règles de sécurité maritime sont restées très insuffisantes même après le naufrage d'un ferry surchargé en 1993 dans lequel 292 personnes avaient trouvé la mort.
VIDÉO - Une victime filme les derniers instants
PRÉSIDENCE - La présidente s'excuse après le naufrage du ferry
NAUFRAGE - "Certains de mes amis n’ont pas pu sortir"