Le rapport. En attendant un éventuel tir de missile nord-coréen, les spéculations vont bon train. Un élu américain a dévoilé jeudi un rapport secret du renseignement militaire américain selon lequel Pyongyang aurait la capacité de lancer des missiles nucléaires. Une fuite aussitôt suivie d’une mise au point du Pentagone : non, la Corée du Nord ne peut pas lancer de missile balistique nucléaire.
> ZOOM : La Corée du Nord attendue au tournant
"Le Nord dispose d’armes nucléaires". C’est Doug Lamborn, le représentant républicain du Colorado, qui a révélé les conclusions de ce rapport militaire classifié de la Defense Intelligence Agency (DIA). Pendant une audition du secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, et du général Martin Dempsey, le plus haut gradé américain, il a jeté ce pavé dans la mare : "la DIA estime avec une assurance modérée que le Nord dispose d’armes nucléaires qui peuvent être fixées sur des missiles balistiques. Cependant, leur fiabilité sera faible", a-t-il lancé.
L'intervention de Doug Lamborn (en anglais) :
Des démentis dans la foulée. Or, cette hypothèse va à rebours de la position américaine sur le sujet. Le Pentagone s’est d’ailleurs empressé de démentir les propos de Doug Lamborn. "Les Nord-Coréens n’ont jamais démontré cette capacité et nous ne pensons pas qu’ils en soient capables actuellement", a indiqué un responsable. Barack Obama a par ailleurs appelé la Corée du Nord à changer de ton et à "mettre fin au type d’attitude agressive qu’elle a adoptée".
En Corée du Sud aussi, le ministère de la Défense a déclaré "douter" de la capacité de la Corée du Nord lancer un missile balistique à tête nucléaire. "Il reste douteux que la Corée du Nord ait fabriqué une tête nucléaire suffisamment petite et légère pouvant être montée sur un missile", a assuré Séoul, estimant toutefois que Pyongyang se "dirigeait vers cette étape".
> ZOOM : Pyongyang et la menace nucléaire
Un tir le 15 avril ? En Corée du Nord, les organes de propagande ont observé jeudi une petite pause dans leur litanie d’invectives et de menaces. Lundi, le pays célébrera en grande pompe le 101e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, mort en 1994. D’après certains observateurs, un éventuel tir de missile pourrait intervenir autour de cette date, ou encore coïncider avec la visite vendredi à Séoul de John Kerry, le secrétaire d’État américain, et d’Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan.