Une pluie d’obus s’est abattue durant une demi-heure mardi sur l’île de Yeonpyeong. Sud-coréenne, elle est située dans une zone démilitarisée, en pleine mer Jaune, juste au sud de la ligne frontalière décrétée par les Nations unies après la guerre de Corée finie en 1953, mais au nord de la ligne de partage revendiquée par la Corée du Nord.
Ce n’est pas la première fois que de graves incidents se produisent dans la même zone. Les derniers avaient eu lieu en novembre de l’an dernier. Mais jusqu’à maintenant, la Corée du Nord n’avait pas attaqué directement le territoire du Sud.
Pourquoi cette attaque directe ? Bien que le régime du dictateur Kim Jong-il soit extrêmement difficile à décoder, les actions de la Corée du Nord deviennent, mois après mois, de plus en plus agressives. Avant de s’en prendre à l’île de Yeonpyeong, l’armée nord-coréenne s’en est prise via une torpille de sous-marin, le 26 mars dernier, à une corvette sud-coréenne, près de la frontière maritime. Une explosion a brisé en deux le navire, faisant ainsi 46 morts.
Cette précédente agression a mis fin aux négociations entre les deux Etats, qui avaient repris deux ans plus tôt.
La succession de Kim Jong-il sous tension. Pour de nombreux services de renseignement, le dictateur Kim Jong-il est en train de créer une ambiance guerrière et de tensions maximales dans la péninsule. La raison ? L’homme, qui va fêter ses 70 ans en février prochain, est malade et aimerait transmettre le pouvoir à son fils cadet, Kim Jong-un.
En créant ce type d’incidents, avec la Corée du Sud, Kim Jong-il pourrait ainsi renforcer son régime et offrir les pleins pouvoir à Kim Jong-un. Et ce, alors que la succession héréditaire est décriée en Corée du Nord par les cadres du parti au pouvoir.
Quelle est l’attitude de la Corée du Sud ? A chaque attaque, la Corée du Sud évite de réagir pour ne pas provoquer une escalade de violence incontrôlable. Suite à l’attaque de mardi, Séoul a promis des "représailles" en cas de nouvelles provocations du Nord, estimant qu'il s'agissait d'une attaque "intentionnelle". Le président sud-coréen Lee Myung-Bak garde à l'esprit qu'une réaction trop forte pourrait entraîner une escalade militaire.