Francesco Schettino, l'ex-commandant du Concordia dont le naufrage avait fait 32 morts au large de l'Italie, a été condamné à 16 ans de prison par le tribunal de Grosseto, en Toscane. Celui que la presse italienne avait surnommé le "capitaine couard" parce qu'il avait déserté la passerelle de son paquebot naufragé risquait jusqu'à 26 ans de prison.Le tribunal n'a toutefois pas ordonné l'incarcération immédiate de l'accusé, jugeant contrairement au parquet qu'il ne risquait pas de prendre la fuite.
Schettino fond en larmes. Au dernier jour de son procès, mercredi, Francesco Schettino a dénoncé la machination dont il estime avoir été victime dès les premières heures du drame, le 13 janvier 2012. "J'ai vécu trois ans dans un hachoir médiatique dont la violence, si elle n'est pas endurée, est difficile à comprendre", a déclaré l'ancien commandant, peu avant de fondre en larmes et d'interrompre son ultime déclaration devant le tribunal. Francesco Schettino, 54 ans, a surtout dénoncé un complot ayant fait de lui le coupable idéal et seul responsable de cette tragédie.
Pendant les trois années de procédure, le commandant avait multiplié les provocations, donnant notamment un cours de "gestion de panique" devant des étudiants romains et accusant l'équipage de la mauvaise gestion de la catastrophe.
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"Tsunami de preuves". "Contre Schettino, il y a un tsunami de preuves", avait en revanche affirmé mardi l'un des procureurs, Stefano Pizza, confirmant le réquisitoire très dur prononcé la semaine dernière. Le parquet a même demandé au tribunal l'incarcération de l'ex-commandant pour prévenir toute tentative de fuite pendant la procédure d'appel. Ce même procureur avait qualifié Schettino d'"idiot".
Sa décision de quitter le navire, alors que des centaines de passagers s'y trouvaient encore, a particulièrement choqué en Italie et au-delà. Lui a assuré avoir chuté dans une chaloupe sous l'effet de la gravité. Le Concordia, qui naviguait trop près de la côte de l'île de Giglio, a heurté un rocher dans la nuit du 14 janvier 2012. Son épave en partie immergée a ensuite été renflouée et transportée en juillet 2014 au port de Gênes pour y être démantelée.