"La situation est toujours préoccupante". Une semaine après les massacres qui ont secoué la ville de Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, Fatoumata Lejeune, une responsable de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) tire un bilan catastrophique, sur Europe 1. Des exactions auraient été commises à la fois par des pro-Gbagbo et des pro-Ouattara. L’ONU a fait état de plusieurs centaines de morts et le Comité international de la Croix-Rouge a parlé de 800 morts.
"Les mercenaires pillaient, violaient et tuaient de manière indisciplinée. Des personnes ont même été brûlées vives", raconte Fatoumata Lejeune. L’humanitaire explique qu’il est "impossible d’intervenir" depuis le 29 mars, date à laquelle la ville est tombée entre les mains des forces d’Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale.
"La situation humanitaire est désastreuse", assure-t-elle :
Près de 100.000 personnes se seraient réfugiées, selon les Nations unies, dans cette ville de l’ouest du pays. "Entre 40.000 et 50.000 personnes se trouvent dans l’église catholique", estime Fatoumata Lejeune. Ils sont "sans eau, sans électricité et entassés les uns sur les autres, sans assez de nourriture", déplore l’humanitaire.
"Les prêtres nous ont recommandé de ne pas procéder à la distribution, jusqu’à ce qu’il y ait de nourriture", rapporte-t-elle, avant d’ajouter que "les gens ont tellement faim qu’ils seraient tentés de vendre ces biens de secours pour pouvoir se nourrir".
Une partie de ces réfugiés se cacherait aussi dans les bois ne sachant pas que les combats ont cessé.