L’inquiétude est forte au sein de la communauté internationale au lendemain de l’annonce des résultats de la présidentielle de dimanche en Côte d’Ivoire par la Commission électorale indépendante. La France a appelé les Ivoiriens "au calme et à la responsabilité", via Bernard Valero, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs dans le strict respect de la volonté clairement exprimée par les électeurs ivoiriens", a-t-il également estimé.
De son côté, Nicolas Sarkozy demande aux dirigeants et responsables ivoiriens de permettre l'achèvement rapide et "dans un climat apaisé" du processus électoral, a indiqué jeudi soir un communiqué de l'Elysée.
La France est "vigilante"
Quant à la situation de la forte communauté française dans cette ancienne colonie, Bernard Valero a parlé de "vigilance". Le ministère de la Défense a indiqué vendredi à Paris qu'il n'y a pas d'évolution du dispositif militaire français à ce stade en Côte d'Ivoire, malgré la forte tension.
Les quinze pays du Conseil de sécurité de l'ONU ont entamé jeudi des consultations urgentes sur la situation, a indiqué un diplomate du Conseil de sécurité. La Maison-Blanche a appelé "toutes les parties" à respecter les résultats de la présidentielle, mettant en garde contre toute "obstruction" au processus électoral.
Le processus électoral n’est pas terminé
L'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Paris Pierre Aimé Kipré, proche du président sortant Laurent Gbagbo, a affirmé sur Europe 1 que ce n'était pas à la communauté internationale de choisir le président des Ivoiriens, alors que celle-ci appelait au respect du résultat des élections. La "cour constitutionnelle est seule habilitée à donner les résultats définitifs" du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, a-t-il assuré. "Monsieur Gbagbo veut la proclamation des résultats, selon la légalité, par la cour constitutionnelle", a-t-il précisé avant d'ajouter : "Il faut rester dans le cadre du processus électoral".
Jeudi après-midi, à la surprise générale, le président de la CEI Youssouf Bakayoko a annoncé, depuis l'hôtel où Alassane Ouattara avait installé son QG de campagne, la victoire de l'ex-Premier ministre avec 54,1% des suffrages, contre 45,9% pour Laurent Gbagbo. Mais dans la foulée, le président du Conseil Constitutionnel et un proche du chef de l'Etat sortant, Paul Yao N'dré, a jugé que ces résultats provisoires n'étaient pas valables, le délai légal d'annonce ayant expiré mercredi à minuit.
Le Conseil a le dernier mot et sept jours pour proclamer le vainqueur.