C’est à la suite d’une demande "urgente" de l’ONU que la France a décidé lundi d’intervenir militairement en Côte d’Ivoire. Plus de quatre mois après le début d'une crise post-électorale qui a dégénéré en quasi-guerre civile en Côte d’Ivoire, l’ONU et la France ont ainsi ciblé quatre sites.
La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) et la force française Licorne ont tiré sur les camps militaires d'Agban et d'Akouédo ainsi que sur le palais et la résidence présidentielle. Avec un objectif clair : protéger les populations en mettant hors d'état de nuire les armes lourdes utilisées par les forces spéciales de Laurent Gbagbo contre les populations et contre les Casques bleus de l'ONU.
La France a également envoyé lundi soir 150 soldats supplémentaires pour protéger les expatriés à Abidjan. La force Licorne compte désormais 1.650 hommes.
Application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU
La présidence française a justifié l’action des forces françaises engagées aux côtés de l’Onuci en application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU, pour "neutraliser les armes lourdes utilisées contre les populations civiles". Mardi, Gérard Longuet, ministre de la défense, a justifié cette intervention, en insistant sur le fait qu'il fallait éviter "une apocalypse".
De son côté, le président gabonais Ali Bongo, dont le pays est actuellement un membre non-permanent du Conseil de sécurité, a confirmé mardi que l'intervention de l'Onuci et de la France en Côte d'Ivoire était une "opération acceptée par la communauté internationale".
Reste que la demande de l’ONU a constitué pour la France l’occasion rêvée de venir en aide à Alassane Ouattara, le vainqueur des élections présidentielles soutenu par Paris, dont les forces républicaines ne parviennent pas à venir à bout des derniers bastions du régime Gbagbo.
Un sérieux coup de pouce qui pourrait fragiliser politiquement Alassane Ouattara, qui apparaît comme l'homme de la France, c'est-a-dire l'homme de l'ancien pays colonisateur.
"La France ne s'incrustera pas"
Mardi, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a tenu à clarifier les intentions de la France. "Dès que M. (Laurent) Gbagbo aura quitté le pouvoir et qu'Alassane Ouattara pourra l'exercer (...), pour nous, il n'est pas question de nous incruster en Côte d'Ivoire", a-t-il affirmé devant la commission de la Défense de l'Assemblée nationale. "Le plus tôt" l'intervention des forces françaises en soutien de l'Onuci prendra fin, "le mieux sera", a-t-il ajouté.