- La mort du directeur du Novotel a été confirmée par l'avocat de sa famille.
Les corps des deux Français enlevés à l’hôtel Novotel d’Abidjan, Yves Lamblin et Stéphane Franz di Rippel, ont été retrouvés en Côte d’Ivoire. L'information, révélée par Marc Messier pour Europe 1 dès mercredi soir, a été confirmée jeudi par l'avocat de la famille de Stéphane Franz di Rippel, Me Pierre-Olivier Sur. "La juge d'instruction (Patricia Simon) a annoncé par téléphone à 13 heures à sa famille le décès de Stéphane Frantz di Rippel", a déclaré à l'AFP Me Pierre-Olivier Sur. Le groupe propriétaire de la chaîne Novotel a également confirmé l'information.
Les premières expertises médicolégales, dont les résultats avaient été révélés par Europe 1 mercredi soir, indiquaient déjà qu'il s'agissait bien des corps des deux Français.
Avant d'évoquer les suites judiciaires, Me Pierre-Olivier Sur a souhaité, au micro d'Europe 1 respecter le deuil d'une famille "au comble de la douleur". "Les deux filles" de Stéphane Franz di Rippel sont particulièrement bouleversées, selon l'avocat.
Les deux hommes exécutés
Les deux victimes, le directeur général de l'hôtel Novotel et le président du conseil d'administration du groupe agro-industriel Sifca, avaient disparu une semaine avant la chute de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Deux autres personnes, un Béninois et un Malaisien, avaient également été emmenées par les ravisseurs. On ignore encore le lieu de la découverte des corps ainsi que la date à laquelle ils ont été exécutés, précise-t-on.
Mais Europe 1 vous révélait il y a quinze jours que deux suspects avaient été interpellés dans le cadre de l'enquête sur l'enlèvement des deux Français. Une enquête menée conjointement par les enquêteurs français et ivoiriens. Les deux hommes auraient récemment indiqué l'endroit où se trouvait les corps.
Une attaque parfaitement coordonnée
Retour sur les faits : l'enlèvement s'était produit, en plein après-midi, lors d'une attaque des miliciens de Laurent Gbagbo, par une douzaine d'hommes portant les uniformes des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes. L'assaut, parfaitement coordonné, avait été mené en quelques minutes. Les soldats avaient alors forcé les grilles de métal qui protègent l'entrée du bâtiment tandis que d'autres avaient escaladé les murs qui encerclent les jardins du Novotel. Un hélicoptère des forces militaires françaises avait rapidement été dépêché sur place mais il était trop tard : les forces pro-Gbagbo avaient déjà évacué les lieux avec leurs otages.
"Nous savons qu’ils ont été emmenés du Novotel jusqu'au palais présidentiel occupé encore par Laurent Gbagbo, c'est dans ce palais que serait intervenu l'ordre d'exécution" des deux Français, précise à Europe 1 Maître Pierre-Olivier Sur. "Après je ne sais pas ce qu'il s’est passé exactement", ajoute-t-il.
Le père du directeur du Novotel avait raconté, à Europe 1, l'acte de bravoure de son fils :
Fin avril, le président ivoirien, Alassane Ouattara, s’était dit très inquiet pour les deux otages. "J'ai demandé à ce que les responsables militaires arrêtés soient interrogés. Cela n'a encore rien donné", avait-il déclaré dans une interview au quotidien La Croix.
La compagne du directeur du Novotel avait lancé, de son côté, début mai un appel aux ravisseurs. "C'est angoissant, c'est terrible... On ne sait même pas s'il est en vie aujourd'hui", avait expliqué Karine Perelle. "On a espoir parce qu'on ne peut pas penser autrement. Mais on n'a aucune certitude", avait-elle ajouté, au micro d'Europe 1.