Le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) a évalué vendredi à près d'un million le nombre de personnes ayant fui Abidjan face à la dégradation de la sécurité.
Selon le HCR, il s'agit principalement de résidents des quartiers d'Abobo, Adjamé, Yopougon et Williamsville, certains des secteurs les plus peuplés de la métropole ivoirienne qui compte quelque quatre millions d'habitants.
"D'après les estimations disponibles, entre 700.000 et un million de personnes pourraient à présent être déplacées", a déclaré Melissa Fleming, porte-parole du HCR. "Ces déplacements importants à Abidjan et ailleurs sont dûs à la crainte d'une guerre totale", a-t-elle dit.
"Des familles fuyant les zones de combat ont dit aux observateurs du HCR qu'elles avaient peur d'être prises sous le feu et tuées par des balles perdues", a-t-elle ajouté. A Abobo, des habitants ont fait état vendredi d'une nouvelle nuit de violences à l'arme lourde et à l'arme automatique. "Nous n'avons pas pu dormir la nuit dernière. Nous avons fermé les fenêtres mais on entendait les déflagrations d'armes lourdes et on avait peur", a témoigné Clémentine Yao.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF), qui dit avoir soigné des centaines de personnes blessées par balles, souligne dans un communiqué que cet exode touche aussi les hôpitaux. Elle précise que la quasi-totalité des personnels soignants de six hôpitaux sont partis.
L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) établit le bilan des violences post-électorales à environ 400 morts. La Côte d'Ivoire compte 20,6 millions d'habitants selon la Banque mondiale.