Aucune des 118 personnes à bord du vol Ouagadougou-Alger ne semble avoir survécu au crash de l'avion jeudi matin, dont l'épave a été retrouvée à une centaine de kilomètres de Gao, au Mali. Amadou Ouédraogo, lui, a perdu sept membres de sa famille dans cette catastrophe aérienne. Son frère, sa belle-soeur et ses cinq neveux et nièces étaient à bord de l'avion d'Air Algérie.
Ils s'appelaient tous les jours. Pour toute la famille, ce voyage au Burkina Faso était plus que des vacances : c’était une aventure à la découverte d’un continent et du pays d’origine du père d'Amadou et d'Idou, comme il surnommait son petit frère. Ils s’appelaient presque tous les jours."Il me racontait comment il passait ses journées", raconte Amadou. "Ils avaient voyagé et étaient allés à Bobo, la deuxième ville du Burkina", continue-t-il.
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Selon Amadou, son frère "tenait à ce voyage" et se réjouissait de faire "ça en famille. On ira tous ensemble", avec ses enfants, disait-il. Ses enfants s'étaient rendus au Burkina Faso il "y a très longtemps", quand "ils étaient petits". "'Mais maintenant, ils sont grands, ils comprendront'", se réjouissait Idy.
Seule l'aînée avait des souvenirs du Burkina Faso. A Nantes, juste avant de partir, toute la famille avait fait un barbecue. Amadou se souvient de l’excitation des enfants."Ils étaient fous, fous. Les plus jeunes n’en parlaient pas trop. Mais l’aînée, qui faisait ses études à Brest, était contente de repartir en Afrique", se souvient Amadou. La jeune fille était en effet la seule de la fratrie à avoir quelques souvenirs d’Afrique : "C’était quelque chose d’y aller elle-même, de découvrir l’Afrique, qu’elle avait déjà vue mais quand elle était toute petite."
Avant de partir, le frère d'Amadou lui avait promis d’aller s’occuper de la tombe de leur père, enterré au Burkina Faso, au début de cette année.