L'INTERVIEW. Après une demi-journée de recherches, un drone français a fini par retrouver l'épave du vol AH5017 d'Air Algérie. L'avion s'est crashé à une centaine de kilomètres de Gao, au Mali, après avoir disparu des écrans radar jeudi. Gérard Arnoux, président du comité de veille sur la sécurité aérienne, estime sur Europe 1 que les leçons n'ont pas été tirées depuis le crash du vol Rio-Paris dans l'océan Atlantique. "La première question à nous poser" est de savoir "si les balises de détresse émettaient ou n'émettaient pas". Une information qui n'a pas été révélée par la DGAC, la Direction générale de l'aviation civile.
>> LIRE AUSSI - La nuit où l'épave d'Air Algérie a été retrouvée
Une recommandation du BEA. Il a en effet fallu plus de 15 heures pour localiser l'épave de l'appareil parti de Ouagadougou. "Avec le Rio-Paris puis le MH370, on a évoqué le problème du tracking, c'est-à-dire de la localisation des avions en temps réel". Depuis l'accident de l'appareil d'Air France, "c'est une recommandation du BEA", le Bureau d'enquête et d'analyse, explique le président de cette organisation, qui regroupe neuf associations de familles de victimes.
Air France "a fait un effort". Mais, rappelle Gérard Arnoux, cette recommandation "n'a pas été suivie d'effets". "L'OACI (l'organisation internationale de l'aviation civile, ndlr.) et l'IATA (l'Association internationale du transport aérien, ndlr.) continuent à tergiverser là-dessus". Ce système de localisation aurait en effet peut-être pu permettre de repérer l'épave plus rapidement, mais "cela coûte 100.000 dollars par avion", explique l'ancien commandant de bord. "Tout le monde renâcle à s'équipe", explique-t-il. Seule Air France, la compagnie qui a perdu son Airbus dans l'océan Atlantique en 2009 "a fait un effort". "Mais on n'a pas de décision internationale au niveau politique et au niveau de l'aviation civile", déplore-t-il.