L’INFO. La diplomatie s'est montrée incapable de résoudre la crise ukrainienne, à 48 heures du référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie. "Nous n’avons pas de vision commune" a déclaré Sergueï Lavrov, à l'issue de six heures de pourparlers entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe. Le ministre russe des Affaires étrangères a cependant déclaré que le “dialogue a été vraiment constructif”, en précisant que Moscou respecterait “le souhait des habitants de la Crimée”.
Les États-Unis menacent de sanctions. "Le président (américain), la communauté européenne et tout le monde l'a dit, si le référendum a lieu, il y aura des sanctions, il y aura une réponse", a de son côté déclaré John Kerry. Avant de quitter Washington jeudi soir, le secrétaire d'Etat américain avait à nouveau averti Sergueï Lavrov "qu'il y aurait des coûts (à payer) si la Russie continuait de faire monter" la tension en Ukraine.
Un référendum sans signification, selon Berlin. Avant que les discussions ne soient terminées, l'Allemagne, en première ligne sur le dossier ukrainien, a fait savoir que le résultat du référendum de dimanche serait "sans signification". La tenue du référendum dans des délais si courts, et la formulation de la question posée aux habitants de la Crimée sont contestables, a expliqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères allemand.
La présence militaire russe inquiète. Autre préoccupation des Occidentaux : le renforcement de la présence militaire russe aux frontières ukrainiennes comme en Crimée. Avant le début de cette entrevue, présentée comme "celle de la dernière chance", le ministère russe des Affaires étrangères avait jeté de l'huile sur le feu. Ce dernier avait en effet affirmé que Moscou se réservait le droit de protéger ses "compatriotes" en Ukraine, après la mort, jeudi, d'un manifestant dans la ville de Donetsk, à l'est du pays, lors de violents heurts.
Sergueï Lavrov a voulu rassurer Kiev et la communauté internationale : “La Fédération de Russie n’a pas et ne peut avoir l’intention d’envahir les régions du sud-est de l’Ukraine.”
Une présence militaire en Crimée vertement dénoncée par Kiev, qui inquiète également les Etats-Unis. "C'est la deuxième fois en moins d'un mois que la Russie masse un nombre conséquent de troupes à la frontière ukrainienne. Cela crée un climat d'intimidation”, a déclaré un diplomate américain voyageant avec John Kerry.