Crimée : que va-t-il se passer maintenant ?

A Simféropol, des Criméens ont célébré l'annonce des premiers résultats du référendum sur le rattachement à la Russie.
A Simféropol, des Criméens ont célébré l'annonce des premiers résultats du référendum sur le rattachement à la Russie. © MAXPPP
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ET MAINTENANT - Les électeurs ont voté massivement pour un rattachement à la Russie. Voici ce qui pourrait se passer dans les prochains jours.

L'INFO. Les premiers résultats du référendum en Crimée ne sont pas une surprise. Comme prévu, les électeurs se sont largement prononcés pour un rattachement de leur région à la Russie, plébiscitant cette option à 95%, selon les premiers résultats officiels. Cela veut-il dire que la péninsule ukrainienne est dès maintenant officiellement russe ? Il reste quelques étapes à franchir et plusieurs scénarios restent toujours envisageables. Voici ce qui attend la Crimée dans les prochains jours.

Le processus d'annexion... Depuis l'annonce du référendum, Moscou n'a pas caché vouloir suivre le résultat du vote des Criméens. Lors d'une réunion entre Vladimir Poutine et Angela Merkel dimanche, le Kremlin a une nouvelle fois confirmé vouloir respecter le choix des habitants de Crimée. Dès lundi, la Crimée demandera officiellement son rattachement à la Russie, a annoncé le Premier ministre séparatiste Serguiï Axionov.

A Simferopol, en Crimée

© Jean-Sébastien Soldaïni/EUROPE 1

Côté russe, la Douma, le Parlement, a prévu de voter le rattachement le 21 mars, soit le jour où la trêve temporaire entre la Russie et l'Ukraine prend fin. Selon Serguïï Axionov, l'intégration complète de la péninsule à la Fédération de Russie devrait prendre environ un an. Des questions très pratiques se posent en effet à un éventuel passage de la Crimée dans le giron russe. La péninsule reçoit une bonne partie de son énergie et de son eau de l'Ukraine. Il faudrait dans ce cas organiser un nouvel approvisionnement, mais aussi régler la question du financement de cette région hautement déficitaire.

Référendum en Crimée

... Ou le statu quo pendant des mois. Ce premier scénario n'est qu'une des possibilités de l'après-référendum. Le professeur à l'Inalco Jean Radvanyi considère que cette crise ukrainienne a tous les aspects "d'un jeu d'échecs". "On peut très bien se diriger vers un statu quo de plusieurs mois", explique-t-il à Europe1.fr. La Douma pourrait ne pas organiser le vote de rattachement et attendre la réaction des puissances occidentales. Ce jeu d'influence pourrait durer longtemps et sera forcément en fonction des réactions internationales.

Des sanctions internationales. Car dans le même temps, les pays occidentaux devraient riposter. Dès lundi matin, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se retrouvent à Bruxelles pour leur réunion mensuelle. L'UE devrait finaliser des sanctions "ciblées", visant des responsables russes ou ukrainiens pro-russes, sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs. Entre 25 et 30 personnes pourraient être visées. 

Autre levier : Londres a menacé d'organiser un G7 en Grande-Bretagne, alors que la Russie avait prévu d'organiser un G8 à Sotchi au mois de juin. En clair, le gouvernement britannique a proposé d'expulser Moscou du groupe des Huit. Selon le magazine allemand Der Spiegel, l'idée a été accueillie favorablement par les six autres membres du G7 : Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Canada et Italie. Un expert de politique internationale expliquait cependant que l'Allemagne pourrait être réticente à cette décision, car elle enterrerait tout dialogue futur avec Moscou.

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