458 jours après les élections législatives, depuis lesquelles la Belgique n'a plus de gouvernement, un premier pas a été franchi vers la sortie de crise dans la nuit de mercredi à jeudi. Mercredi, pourtant, les discussions semblaient au point mort. Le Premier ministre pressenti, le socialiste francophone Elio Di Rupo, avait claqué la porte dans la matinée, dénonçant le "blocage total" des négociations. Le roi Albert II avait alors interrompu ses vacances en France pour rentrer précipitamment à Bruxelles.
Un accord sur Bruxelles-Val-Vilvorde
Les présidents des huit partis flamands et francophones se sont donc remis au travail mercredi en début d'après-midi, dans une ambiance très tendue. Mais au fil des heures, l'atmosphère s'est apaisée, chacun acceptant de faire un pas vers les autres. Enfin, peu avant minuit, les négociateurs ont trouvé un accord inespéré concernant l'arrondissement Bruxelles-Val-Vilvorde (BHV), au cœur du contentieux depuis des mois.
Il s'agit du seul arrondissement bilingue de Belgique, qui réunit Bruxelles et sa banlieue en Flandre. Les Flamands réclament sa scission pour mettre fin aux droits spéciaux qu'y ont les francophones, comme celui de voter pour des partis francophones lors des législatives.
Encore du travail
Si personne n'a laissé filtrer le contenu de l'accord, la presse belge affirme que les Flamands auraient obtenu gain de cause, en échange de fonds supplémentaires pour Bruxelles, en difficulté financière. Seuls les francophones vivant dans les six communes jouxtant directement la capitale conserveront le droit de voter pour des francophones.
Dans un communiqué, les négociateurs se félicitent de cette "première étape décisive". "Même si le travail est encore loin d'être terminé et que de nombreux débats doivent être menés, l'étape franchie ce jour (...) constitue un pas important".
En effet, les partis doivent encore trouver un consensus sur d'autres questions, comme le transfert de nouvelles compétences vers les régions, réclamé par la Flandre, et une refonte du système de financement des régions et de l'Etat fédéral. Les discussions doivent reprendre jeudi après-midi.