Un parti politique stratégique en Belgique, les chrétiens-démocrates flamands, s'est dit prêt mercredi à négocier la formation d'un gouvernement pour sortir du blocage politique que connaît le pays depuis avril 2010, tout en posant de nombreuses conditions.
Mis sous pression par le roi Albert II, qui a appelé dans la journée au compromis dans un discours aux accents dramatiques à la veille de la Fête nationale, le parti chrétien-démocrate de Flandre (CD&V) a annoncé dans la soirée être disposé à rejoindre sept autres partis à la table des discussions. Mais le président du CD&V, Wouter Beke, a posé les conditions de son parti, dont la participation est indispensable pour espérer atteindre le quorum nécessaire au Parlement en vue d'une réforme des institutions du pays.
Il s'est dit "prêt à négocier" immédiatement sur l'épineux dossier de la scission du seul arrondissement électoral et judiciaire bilingue de Belgique, celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV". Comme les autres partis flamands, le CD&V veut la suppression de droits spécifiques, électoraux et judiciaires, des francophones vivant dans la banlieue flamande de Bruxelles. Mais il a demandé que les compensations prévues pour les francophones (création d'un arrondissement électoral fédéral, assouplissement des règles de bilinguisme dans les administrations à Bruxelles ou encore la ratification par la Belgique de la Convention cadre sur la protection des minorités nationales) soient renvoyées à plus tard en étant confiées à divers groupes de travail.
Problème : le socialiste francophone Elio Di Rupo, chargé de former le gouvernement par le roi Albert II, voyait plutôt les négociations sur BHV et sur les autres points se dérouler simultanément, afin qu'elles débouchent sur un accord global.