En Espagne, c'est la santé qui trinque. La crise économique s'est accompagnée de l'autre côté des Pyrénées d'une sévère politique de rigueur. Celle-ci a affecté notamment le secteur de la santé avec des conséquences très concrètes pour les Espagnols, a pu constater l’envoyé spéciale d’Europe 1 à l’occasion de la Semaine "comprendre la crise"..
Pour la classe moyenne espagnole qui a connu le boom des années 90, la situation a rendu la vie quotidienne beaucoup plus difficile. Les coupes budgétaires ont ainsi fait diminuer les salaires de certains fonctionnaires de 300 euros par mois. C'est le cas de Maria, une infirmière de 39 ans qui gagne désormais un peu moins de 2.000 euros bruts par mois.
Perte de confiance en l’avenir
Maria ne se plaint pas de sa situation car elle a encore un emploi et ne fait pas partie des 4 millions de chômeurs. Mais elle n'a plus confiance en l'avenir. "Nos emplois ne sont pas stables, le futur est incertain", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Avant on était fonctionnaires à vie. Maintenant, en Grèce, on licencie les fonctionnaires. Alors nous nous demandons s'il ne va pas nous arriver la même chose", ajoute-t-elle.
Dans les hôpitaux espagnols, la rigueur affecte autant le personnel que les patients. 25% des lits ont été supprimés et de nombreux blocs opératoires ont fermé leurs portes. Conséquence, les listes d'attente s'allongent et certains malades ne sont plus soignés à temps.
La crainte d’une privatisation de la santé publique
La situation ne va pas nécessairement s'améliorer car la zone euro a encouragé jeudi l'Espagne à faire des efforts supplémentaires afin de réduire le "niveau inacceptable" du chômage dans le pays. Et, avec les élections du 20 novembre prochain et la probable victoire de la droite, beaucoup craignent une privatisation partielle de la santé publique en Espagne.