Elle s’est choisie pour identité : @CFKArgentina. Cristina Kirchner, la présidente de l’Argentine, s’est lancée sur le site de micro-blogging Twitter au début du mois de septembre. 21 messages plus tard, elle a déjà fédéré derrière elle plus de 50.000 abonnés… et de nombreuses questions.
"Je suis très contente"
Car Cristina Kirchner ne se contente pas de donner son avis sur Twitter, avec des messages tels que "comme présidente des Argentins, je suis très contente que l’exécution de l’Iranienne Sakineh Ashtiani soit suspendue" ou "je viens d’arriver à Catriel, Rio Negro. Nous inaugurons une clinique du syndicat des pétroliers. Excellent travail. Très joli et très moderne".
La présidente argentine en profite aussi pour communiquer en direct, et de façon publique, avec les autres dirigeants d’Amérique latine présents sur Twitter. A commencer par Hugo Chavez, le leader vénézuélien, qui cumule lui plus de 800.000 abonnés.
"Hugo, je ne veux pas manquer de te raconter un excellent moment qu’il m’a été donné de vivre en tant que présidente des Argentins", a lancé mercredi Cristina Kirchner, en préambule à quatre mini-messages sur une rencontre avec la communauté juive vénézuélienne. "Salut Cristina. Ton message me réjouit", lui a répondu @chavezcandanga, en pianotant sur son BlackBerry.
Cher Hugo, cher Sebastian
Quelques heures plus tard, depuis son ordinateur, Cristina Kirchner s’est adressée cette fois à Sebastian Piñera, le président chilien. Le sujet de l’échange : le sauvetage des 33 mineurs bloqués au fond. "Sebastián, en ce moment, le ministre [argentin] De Vido est en train d’arriver à la mine San José. Il sera avec les familles", a tweeté @CFKArgentina. Puis, dans un second message : "nous sommes à votre disposition, comme toujours. Bise".
Un ton qui a le mérite de souffler un vent d’air frais sur les relations diplomatiques. Le journal La Nacion s’interroge cependant sur les "risques et les limites" de ces tweets à répétition de la part d’un chef de l’Etat. "Il ne faut pas perdre de vue qu’une immense majorité d’Argentins continent de consommer de la politique par les voix de communication traditionnelles et que le club des connectés est très restreint", note le politologue Orlando d’Adamo.
Les élections de 2011 en ligne de mire
Pour la péroniste Cristina Kirchner, connue pour son franc-parler, utiliser Twitter peut aussi être un moyen de "passer par-dessus" les médias qui ne lui sont pas favorables, analyse l'analyste Graciela Römer. Un argument qui compte alors que les prochaines élections générales en Argentine auront lieu en 2011.