A Cuba, l’annonce d’un rapprochement avec les Etats-Unis a suscité de grands espoirs. Sur cette île qui vit comme dans un autre temps, les Cubains aspirent à une vie meilleure, avec un plus grand confort matériel, même s’ils savent que cela ne sera pas immédiat. Ils sont aussi nombreux à espérer des retrouvailles avec leurs proches exilés aux Etats-Unis. A La Havane, Europe 1 a rencontré plusieurs de ces Cubains pleins d'espoirs.
"On va avoir des magasins de fringues". Dans la capitale cubaine, les voitures, bruyantes automobiles des années 1960, sont des pièces de musée. Les façades des immeubles sont décrépies et les peintures craquelées. "Cela fait 50 ans qu’on vit comme ça", déplore Maria, au volant de son taxi jaune fluo, pour qui la fin attendue du blocus est un symbole. Un groupe d’étudiants estime de son côté que cela "va changer beaucoup de choses pour l’économie". "On va peut-être avoir des magasins des fringues, de la bonne nourriture, internet…", espèrent ces jeunes.
Pour Xavier, installé à Cuba depuis 30 ans, "c’est comme si vous aviez pris un énorme coup sur la tête, que vous vous étiez évanoui et que vous sortiez d’un coma. Ce coma, il dure depuis 1962". Et de résumer : "ce dont on a rêvé commence à être possible !"
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Des familles enfin réunies ? Ce dont certains Cubains rêvent aussi, c’est de pouvoir enfin retrouver leur famille, souvent exilée. C’est le cas de Gretchen Lima, une universitaire dont le père a quitté l’île quand elle avait 5 ans. "On ne s’est pas revus, on a très peu communiqué depuis", explique-t-elle. "Il n’y avait pas de communication téléphonique directe : on passait par un opérateur et on pouvait attendre pendant des jours et des jours que l’appel soit accordé", se souvient-t-elle.
Et la Cubaine de souligner que les Américains d’origine cubaine, nés aux Etats-Unis, n’ont quant à eux "qu’une envie" : "découvrir le pays de leurs parents".
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