Le président cubain Raul Castro a annoncé vendredi une amnistie sans précédent de près de 3.000 prisonniers, dont 86 étrangers. Il a également réaffirmé sa volonté de promouvoir "lentement" une réforme de la loi migratoire allégeant les restrictions de voyage imposées aux Cubains depuis un demi-siècle.
L'amnistie, effective "dans les prochains jours", concerne "plus de 2.900 condamnés" et "86 étrangers de 25 pays, dont 13 femmes, condamnés pour des délits commis à Cuba", a affirmé le chef de l'Etat. La mesure ne concernera toutefois pas l'Américain Alan Gross, dont la condamnation en mars à quinze ans de prison constitue un obstacle majeur à l'amélioration des relations entre les Etats-Unis et Cuba.
S'exprimant en clôture de la seconde session annuelle de l'assemblée nationale, le président Castro a également abordé avec prudence la politique migratoire de Cuba, dont la réforme est très attendue par la population après les libéralisations des marchés des véhicules et des logements cet automne. Cette réforme se fera "sans pression", a souligné le président cubain.
"Nombreux sont ceux qui considèrent urgente l'application d'une nouvelle politique migratoire, en oubliant les circonstances exceptionnelles que vit Cuba, sous le siège que nous impose la politique d'ingérence et de subversion du gouvernement des Etats-Unis", a-t-il expliqué. "Je réaffirme ma volonté intangible d'introduire lentement les changements requis dans cette problématique complexe" de la loi migratoire, a-t-il toutefois assuré en clôture de la seconde session annuelle de l'assemblée nationale.