C'est son plus mauvais score jamais enregistré dans cette région. Le parti chrétien-démocrate de la chancelière allemande Angela Merkel a subi dimanche un cuisant revers lors du scrutin régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, perdant environ 8 points par rapport à 2010, selon les résultats provisoires. Angela Merkel a qualifié lundi de "défaite douloureuse et amère" le résultat des élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie (nord-ouest), lors d'une conférence de presse.
A 16 mois des législatives, la CDU a recueilli environ 26,3% des suffrages, soit son plus mauvais score jamais enregistré dans le cœur industriel de l'Allemagne avec des villes comme Cologne et Düsseldorf. "Cette défaite est amère, nette et elle fait très mal", a reconnu dimanche le chef de file de la CDU dans cette région, le ministre fédéral de l'Environnement Norbert Röttgen."C'est la défaite de la CDU et avant tout ma défaite", a-t-il ajouté, en annonçant sa démission de la direction régionale du parti. "Ce résultat dépasse de loin nos craintes", a également reconnu l'un des hauts responsables du parti, Peter Altmeier.
L'opposition fédérale sociale-démocrate, très critique envers la politique d'austérité de la chancelière Merkel, a facilement conservé l'Etat le plus peuplé d'Allemagne avec ses 18 millions d'habitants. Le SPD a gagné près de 4,5 points par rapport à 2010 avec 39% des suffrages. La coalition sortante SPD-Verts devrait donc continuer à gouverner ce Land, les écologistes ayant recueilli 11,5% des voix.
"Une défaite cinglante" pour Merkel
"C'est une défaite cinglante pour Angela Merkel et la CDU", a commenté la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, tandis que son président, Sigmar Gabriel, y voyait "un bon début" avant les législatives de 2013.
L'allié libéral de la CDU au niveau fédéral, le FDP, un "faucon" en matière d'austérité, s'en sort mieux que prévu après une descente aux enfers depuis plus d'un an. Il recueille 8,4% des voix dans cet Etat industriel.
Le Parti des Pirates, le jeune mouvement contestataire qui a le vent en poupe, fait son entrée dans un quatrième parlement régional avec 7,7% des suffrages. Die Linke (extrême gauche) en disparaît.
Un nouvel élan pour la gauche ?
Cette victoire devrait donner, avant les élections nationales de l'an prochain, un nouvel élan à la gauche allemande et alimenter le débat sur l'austérité prônée en Europe par l'intraitable chancelière Merkel.
Celle-ci, face aux appels venus de la gauche européenne, a souligné jeudi qu'elle refusait une "croissance à crédit" qui ne ferait selon elle, que ramener les pays de la zone euro "au début de la crise".
Une intransigeance sur la politique d'austérité qui pourrait lui coûter cher politiquement face à la lassitude grandissante d'une partie de l'opinion, illustrée par les récentes élections en France, en Grèce et en Italie.