La France va se doter de capacités "offensives" en matière de cyberdéfense et sortir ainsi d'une posture uniquement défensive, face à la multiplication des attaques, a annoncé lundi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à la veille d'une réunion de l'Otan sur le sujet. "Nous allons mettre en oeuvre, au sein de la doctrine nationale, la capacité informatique offensive, associée à la capacité de renseignement", a-t-il déclaré lors d'un colloque sur la cyberdéfense organisé à Rennes. Il s'agit pour la France d'être pleinement opérationnelle sur le "cinquième champ de bataille (après la terre, la mer, l'air et le nucléaire, ndlr)", a souligné le ministre. "C'est la première fois que je dis cela aussi clairement: la capacité offensive enrichit la palette des options qui sont à la disposition de l'Etat", a déclaré Jean-Yves Le Drian, en relevant que "le concept de cyberattaque ne nous est plus étranger".
Ce dispositif offensif, destiné notamment à "anticiper des attaques", comportera "différents stades, qui sont plus ou moins réversibles, plus ou moins discrets, mais toujours proportionnés à l'ampleur et à la gravité de la situation", a indiqué le ministre. Si les services de renseignement français n'ont pas attendu pour agir, en toute discrétion, sur ce terrain, le volet offensif en matière de cyberdéfense figure pour la première fois dans le nouveau Livre blanc sur la Défense, présenté fin avril. La cyberdéfense figure également pour la première fois à l'ordre du jour des ministres de la Défense des 28 pays de l'Otan, mardi à Bruxelles, à un moment où les armées occidentales sont confrontées à une recrudescence des attaques informatiques, dont celle, qui selon le Washington Post fin mai, a permis à des pirates chinois de voler des données relatives à de nombreux systèmes d'armes américains.