Le 22 septembre dernier, Jeremy Forrest, professeur de mathématiques, fuyait l'Angleterre avec Megan, son élève et "maîtresse" de quinze ans. Finalement arrêté le 28 septembre en centre ville de Bordeaux, ce trentenaire a été remis au Royaume-Uni le 10 octobre, après que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux a répondu favorablement au mandat d'arrêt européen délivré à son encontre pour "enlèvement d'enfant". Un délit puni de sept ans d'emprisonnement. Mais fin octobre, et l'information a été révélée mardi, les autorités judiciaires britanniques ont demandé à la cour d'appel de Bordeaux d'étendre les motifs de poursuites du professeur aux faits "d'activité sexuelle avec un enfant". Europe1.fr fait le point sur l'affaire.
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Pourquoi ces nouvelles poursuites en vue ? Après l'arrestation du couple, Megan avait été renvoyée libre chez elle dès le 29 septembre. Depuis, les autorités britanniques ont eu le temps d'interroger la jeune fille sur les détails de son aventure amoureuse. C'est donc à la lumière de ce témoignage que le tribunal de Maidstone, dans le Kent, à l'extrême sud-est de l'Angleterre, a demandé, fin octobre, l'extension des motifs de la remise au Royaume-Uni de Jeremy Forrest pour "activité sexuelle avec un enfant", la majorité sexuelle étant fixée à 16 ans au Royaume-Uni. Ces faits sont passibles de quatorze ans de prison.
Une audience à venir. La requête de la justice britannique pour étendre les poursuites devrait être examinée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux en novembre, lors d'une audience publique.
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Pourquoi l'affaire reste juridiquement compliquée ? Lors de la fugue du couple, le mandat d'arrêt européen délivré à l'encontre du professeur l'avait donc été au motif d'"enlèvement d'enfant", et seulement pour ce motif. Pour valider l'extension des poursuites, la justice britannique doit désormais donner son feu vert. Et c'est la première bataille en vue pour la défense du professeur britannique. Pour l'avocat français de Jeremy Forest, il y a en effet là un nouvel angle d'attaque : "une nouvelle bataille commence autour de ce MAE [mandat d'arrêt européen]", a réagi Me Daniel Lalanne. "Nous allons examiner cette requête en extension avec toute l'attention critique qu'elle mérite", a-t-il lancé.