L’homme qui a relancé la thèse du complot dans l’affaire DSK n’est pas un inconnu. Edward Jay Epstein, 76 ans, est un journaliste d’investigation chevronné, auteur en plusieurs décennies de carrière d’ouvrages remarqués. Le reporter américain a surtout fait montre durant toute sa vie d’une appétence toute particulière pour la théorie du complot.
JFK, Castro, KGB, CIA, Hollywood…
C’est d’ailleurs une enquête sur la Commission Warren, chargée d’élucider l’assassinat de John Kennedy, qui le fait connaître dès 1966. Ce thème sera son favori, puisqu’il lui consacrera d’autres ouvrages, dont l’un dédié au tireur, Lee Harvey Oswald, qu’il accuse d’être en fait un membre du KGB.
Tout au long de sa carrière, son goût de l’occulte est palpable. La petite quinzaine de livres qu’il a rédigés s’intéressent pêle-mêle à une tentative d’assassinat de Fidel Castro, au commerce du diamant, aux relations entre KGB ou CIA, ou encore, plus récemment à l’économie d’Hollywood. Autant de mondes entourés du plus grand secret, et qu’il tente d’infiltrer, en démontant les thèses officielles.
Ami du biographe officiel de DSK
Son site Internet regorge également de ses enquêtes sur les grands secrets. Une section s’intéresse notamment au "Mystère du 11-Septembre". S’il ne va pas aussi loin que certaines thèses circulant sur la Toile, Edward Epstein affirme sur ce sujet que Al-Qaïda n’a pu agir seul. Selon Rue89, le journaliste dégage en conclusion quatre pistes. "Une piste n'est pas claire, une autre mène en Irak et deux autres à Al-Qaïda et Ben Laden", pense-t-il.
Malgré son goût des choses occultes, Edward Epstein n’est toutefois pas un "conspirationniste". Ses enquêtes sont en général rigoureuses et documentées. L'enquêteur a oeuvré pour des titres prestigieux comme le Wall Street Journal, Slate ou le New Yorker. Et son livre consacré à l'homme d'affaires américain Armand Hammer a été récompensé par un prix du Financial Times.
Son enquête sur DSK a donc toutes les raisons d'être sérieuse. Sauf que Michel Taubmann, le biographe officiel de Dominique Strauss-Kahn, parlait du journaliste américain comme d’un "ami" dans France Soir, en août 2011. De quoi alimenter, là encore, une autre théorie du complot.